Briser les stéréotypes et améliorer l’impact des productions des journalistes sur le genre et les droits des femmes, constituent le but de l’atelier organisé par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO), à l’ISTC Abidjan Cocody du 26 au 29 août prochain. 15 femmes et hommes des médias prennent part aux travaux sous le thème : Femmes, occupez les médias. La première journée a permis aux participants de s’approprier les thématiques liées au genre.
Le constat est clair. Les femmes sont sous représentées dans les contenus médiatiques ivoiriens. Ce qui veut dire que les médias contribuent à entretenir le sexisme dans la société. Plusieurs ateliers pour instruire et renforcer les capacités dans le domaine du journalisme sensible ont été organisés à l’endroit des médias, mais les efforts doivent demeurer constant. Une situation qui justifie la tenue de cet atelier à Abidjan. 15 journalistes sont au laboratoire, pour développer les aptitudes nécessaires à la défense des droits des femmes.
Selon Carine Assamoi, consultante et présidente fondatrice de l’Association Internationale de Lutte contre les Violences, il est important de maîtriser les différents termes de sorte à mesurer l’ampleur des violences faites aux femmes.
« Il y a les VFF, violences faites aux femmes et les VFG, violence faites au genre. Si le premier terme est spécifique à la femme, le deuxième est bien plus large et englobe tous les sexes. A l’échelle mondiale, 35% des femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de leur partenaire intime ou des violences sexuelles exercées par d’autres que leur partenaire. Quant au mariage forcé, phénomène classé parmi les violences faites aux femmes, 15 millions de filles sont mariées chaque année dans le monde, avant d’avoir 18 ans. En Côte d’Ivoire, selon les statistiques de l’ONU, 38% des jeunes filles sont prises contre leur gré pour des unions dont elles ne veulent pas. Et donc les médias sont invités à jouer un rôle prépondérant pour faire baisser ces chiffres. Il convient de sensibiliser, dénoncer et connaître la législation en la matière de violence faite au genre » fait savoir la spécialiste, lors de son intervention.
Après la définition des termes, les participants ont été formés aux exigences du journalisme sensible au genre. Selon Tapé Augustin, « il faut intégrer la question du genre dans les différents écrits journalistiques. Il est important de travailler de sorte à éliminer les disparités sociales parfois basées sur des stéréotypes. Le journaliste sensible au genre utilise sa plume pour plus de justice sociale » a-t-il expliqué.
Avant la fin de cette première journée, les journalistes ont bénéficié d’un recyclage en matière d’écriture journalistique. Le reportage a été le genre revisité par le formateur Zio Moussa. Pour lui, il est certes important d’avoir la connaissance, de se documenter mais, il faut aussi savoir informer, d’où la nécessité de maîtriser le reportage pour un impact plus fort.
Éric Coulibaly
7info