La page 2021 se tourne et laisse place à l’année 2022. Mais cette année s’est écoulée avec des faits marquants sur le plan politique dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. 7info.ci revient sur ces moments forts de 2021.
Élections législatives, retour de Laurent Gbagbo… En Côte d’Ivoire, l’année 2021 a été marquée politiquement par de nombreux moments forts. Le premier enregistré est sur le plan électoral.
Élections législatives
Alors que la tension politique était encore vive, suite à la présidentielle contestée d’octobre 2020, les élections législatives pointent. Pour la première fois, après une décennie de boycott électoral, tous les partis politiques répondent présents au rendez-vous du 6 mars 2021. Les pro-Gbagbo y compris. Sous les couleurs d’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), ils présentent des candidats. Les six sièges de la circonscription de Yopougon, enjeu majeur de ces élections, ont été remportés par la coalition EDS-PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire). Toutefois, le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a obtenu la majorité aux élections législatives avec 137 sièges sur les 254 à l’Assemblée nationale.
Attaques terroristes
Au plan sécuritaire, la quiétude est troublée. Le pays, déjà attaqué en 2016, est de nouveau la cible des terroristes. Les 7 et 12 juin, les fous de dieu lancent des raids contre des positions des Forces armées de Côte d’Ivoire dans le nord, faisant des morts au sein des troupes ivoiriennes. Le 13 octobre 2021, dans le département de Duékoué (ouest), un nouvel assaut a été enregistré. Deux personnes sont tuées lors de l’attaque d’un poste de police.
Acquittement et retour de Laurent Gbagbo
Accusés de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre, après un procès à la Cour pénale internationale qui aura duré une décennie, l’ex-président Laurent Gbagbo et son coaccusé, Charles Blé Goudé sont définitivement acquittés le 31 mars. Le 17 juin, dans une ambiance survoltée, Laurent Gbagbo est accueilli par des milliers de partisans. Après avoir foulé le sol de son pays, il a clairement indiqué qu’il ne prendrait pas sa retraite politique.
Condamnation à perpétuité de Guillaume Soro
Accusé par la justice ivoirienne de « complot », « tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État » ainsi que de « diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations », Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale est condamné à la prison à perpétuité. C’était le 23 juin. Une condamnation que le natif de Ferkessédougou a toujours rejetée. L’ancien allié du président ivoirien Alassane Ouattara vit en exil en Europe depuis fin décembre 2019.
Rencontres Gbagbo-Bédié, Gbagbo-Ouattara
Trois semaines après son retour en Côte d’Ivoire, l’ancien président Laurent Gbagbo s’est rendu à Daoukro le samedi 10 juillet. Il a eu un tête-à-tête avec son prédécesseur Henri Konan Bédié. Les deux anciens chefs d’État désormais chefs de l’opposition en ont profité pour poser les bases d’une alliance entre EDS et le PDCI.
Deux semaines plus tard, soit le mardi 27 juillet, se produit sur le perron au palais présidentiel à Abidjan l’une des plus belles scènes politiques. Les présidents Gbagbo et Ouattara se sont donné des accolades et ont avancé main dans la main jusqu’au petit palais. Une chose inimaginable dix ans auparavant.
Nomination de ministres-gouverneurs
Le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, a signé le vendredi 18 juin un décret de nomination des ministres-gouverneurs des districts autonomes. Une première dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Ce nouveau découpage administratif a pour but de : créer des pôles de développement au niveau régional et booster ainsi des zones d’activité économique au-delà d’Abidjan, la capitale économique. La plupart des ministres-gouverneurs sont d’anciens membres du gouvernement.
Gbagbo passe du FPI au PPA-CI
N’ayant pas pu mettre fin à la crise qui secouait le Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Gbagbo, le fondateur de ce parti opte pour la rupture. Le 9 août, il annonce officiellement le divorce au cours d’une rencontre avec ses partisans, et déclare laisser « l’enveloppe vide » à son ex-Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, pour mettre sur pied les 16 et 17 octobre, un nouvel outil de « combat » : le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI). Son épouse, Simone, avec laquelle il constituait un duo politique, n’est pas membre de cette formation politique.
Reprise du dialogue politique
Cette fois, sera-t-elle la bonne ? Après un an d’interruption, le dialogue politique entre le gouvernement, les partis de l’opposition et les organisations de société a repris le jeudi 16 décembre. Ces pourparlers ont pour but de décrisper l’atmosphère politique. Et des signaux perceptibles dans ce sens sont émis. Après les législatives qui ont vu la participation de toutes les formations politiques, l’acquittement et le retour de Laurent Gbagbo, sont autant d’évènements qui militent en faveur d’une décrispation définitive du climat sociopolitique. Le Premier ministre Patrick Achi avait déclaré lors de la reprise du dialogue politique : « au sortir des discussions, il n’y aura qu’un seul vainqueur, la Côte d’Ivoire ». Après les prises de contact, les gouvernements et partis politiques ainsi que les organisations de société civile devraient se retrouver sous peu.
Arnaud Houssou