International

49 militaires ivoiriens, le silence intrigant de la CEDEAO

Mis à jour le 16 août 2022
Publié le 16/08/2022 à 3:33 , ,

Depuis l’interpellation, le dimanche 10 juillet 2022 de 49 militaires ivoiriens à l’aéroport de Bamako, une tension est née entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Une situation dans laquelle, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), n’a pas encore réagi.

Déjà plus d’un mois que les 49 militaires ivoiriens, soupçonnés de « mercenariat » ont été arrêtés à l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako. Depuis le 10 juillet 2022, date de leur interpellation, les relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire sont tendues. La tension est encore grande depuis le vendredi 12 août 2022 avec l’inculpation et le placement en détention préventive de ces soldats pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat », et « mercenariat ». A Abidjan, un groupe de jeunes a interdit tous les concerts des artistes maliens sur le sol ivoirien.

La montée de tension entre les deux pays inquiète. Elle nécessite des interventions pour trouver des solutions à la crise. Jusque-là, seules les initiatives personnelles des présidents togolais et maintenant sénégalais pour la recherche d’une issue heureuse sont enregistrées. La CEDEAO, l’organisation sous-régionale ouest-africaine, garde le silence. Est-ce un mutisme stratégique ou pure volonté ?

LIRE AUSSI: Mali: Vers l’ouverture d’un procès contre les 49 militaires ivoiriens inculpés et écroués

Selon Seidik Abba, un journaliste-écrivain et spécialiste des questions africaines, si la CEDEAO se fait discrète, c’est parce que l’affaire est du ressort des Nations Unies.

« On peut comprendre la discrétion de la CEDEAO, parce que ces militaires ont été arrêtés dans le cadre d’une mission des Nations Unies. Et la lecture qui a été faite, c’est que cet imbroglio concerne surtout les Nations Unies (ONU) et accessoirement l’Union africaine (UA). On voit bien que le l’UA a décidé de s’impliquer avec la visite le lundi 15 août à Bamako de son président en exercice, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall qui voudrait apporter une contribution de l’UA à la résolution de cette crise.  Comme on le voit, ce dossier est purement de la mission de l’ONU et de l’UA », analyse-t-il pour 7info.

Du même avis que l’homme de médias, Léon Séka, un doctorant en sciences politiques à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody, soutient que le dossier ne concerne pas la CEDEAO.

« En gardant le silence, la CEDEAO fait bien, car ce dossier ne relève pas de son ressort. Selon les autorités ivoiriennes, les 49 soldats ivoiriens, ont été envoyés au Mali dans le cadre d’une mission conjointe de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Il appartient donc à l’ONU et à l’UA de trouver une solution diplomatique à cette affaire. Toutefois, la CEDEAO peut apporter une contribution à la résolution de cette crise, car le Mali et la Côte d’Ivoire sont tous deux membres de cette organisation », a-t-il soutenu à 7info.

Autrement dit, l’organisation sous-régionale n’aurait pas de rôle clé à jouer dans la résolution de cette affaire qui envenime chaque jour les relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire.

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE