Ouaga, Bamako, Bangui, Dakar, ou encore Abidjan, les capitales africaines ont le même destin. Les défis démographiques obligent à une politique nationale de la ville durable ; d’où l’implication des dirigeants. Après deux jours d’intenses travaux dans la capitale économique Ivoirienne les acteurs de la « Ville Durable Africaine » de plus de 30 pays de l’UEMOA, d’Afrique et de la France ont produit une déclaration pour marquer leur engagement à développer de manière intelligente et innovante leurs villes.
Elle était attendue depuis le début des travaux. La déclaration d’Abidjan a été faite ce 28 février à Abidjan Cocody par les pays africains et européens qui ont pris part aux « Rencontres d’Abidjan » initiées par le Ministère de la Ville de Côte d’Ivoire. La déclaration lue par les participants s’articule autour de 32 points essentiels. Les pays africains qui font face à une démographie galopante à vitesse exponentielle, sont obligés de trouver des solutions innovantes de sorte à anticiper sur les défis futurs. Ils ont décidé de concrétiser l’engagement mondial des Objectifs du Développement Durable afin que « personne ne soit laissé pour compte » («leaving no one behind»).
« Elle se sont engagées à élaborer, en utilisant les outils modernes et innovants en matière de planification, d’aménagement et de gestion, des politiques urbaines permettant d’appréhender la ville durable selon une démarche différenciée qui tienne compte de l’échelle des métropoles en tant que moteurs de transformation durable, les villes intermédiaires en tant que vecteurs de la résilience sociale, économique et environnementale, et les petites villes en tant que leviers de développement local et encadrées pour le monde rural, prenant en compte l’évolution démographique, la nécessité d’assurer une véritable urbanité aux populations des quartiers périphériques (environ 60% de la population urbaine), l’émergence de nouveaux besoins et des spécificités des différents habitants qui ont droit à l’accès au foncier, au logement abordable et aux services urbains pour vivre dans un environnement qui s’adapte à leurs besoins tout en préservant les ressources naturelles et la biodiversité » stipule le communiqué de fin de sessions.
L’engagement est sincère et réjouit les organisateurs de cette rencontre. Le sommet Afrique-France qui se tiendra les 4, 5 et 6 juin prochain à Bordeaux permettra aux pays africains de mieux accorder leurs violons sur les différents mécanismes à mettre en place pour l’émergence de leurs villes. Les solutions existent et le continent a du potentiel. Les experts en aménagement du territoire qui ont effectué le déplacement d’Abidjan, comptent tout mettre en œuvre pour proposer un schéma directeur des villes durables sur le continent.
« D’éminents experts ont conduit nos travaux et ont apporté leur expérience à la production des documents de travail et des conclusions de nos assises. J’ai tenu à m’étaler en remerciements parce que c’est l’attitude qui sied à cette circonstance. La Déclaration que nous venons d’adopter et qui porte nos espoirs pour les Villes africaines durables, décidées à se transformer à partir de paradigmes nouveaux et s’offrant les moyens humains, techniques et financiers pour y arriver, met en lumière toutes nos attentes et posent les urgences auxquelles nous devons tous faire face. Il n’y a pas de continent bis, il n’y a qu’une seule Afrique et qui doive se développer durablement par ses Villes » a déclaré François Albert Amichia, Ministre de la Ville de Côte d’Ivoire.
Bordeaux s’annonce donc sous de bons auspices. 54 pays, plus de 500 acteurs économiques, 1000 entrepreneurs africains, 15000 acteurs de la ville durable et 900 intervenants ont été invités à prendre part au sommet Afrique-France dans quelques mois. Au centre des préoccupations, la valorisation des actions concrètes des acteurs africains et français dans les villes et territoires.
Éric Coulibaly
7info.ci
