Abidjan a repris ses habitudes au lendemain des émeutes qui ont secoué certaines communes la veille, mercredi 19 mai 2021. Mais, pas totalement.
C’est une matinée presqu’ordinaire ce jeudi 20 mai 2021 à Abidjan. Mais quelques scènes observées ici et là vont rappeler à notre mémoire les images tragiques de la veille, jour d’émeutes à Abobo. À Abobo Anokoi Sodeci, sous-quartier de la commune qui a vu les premières émeutes, peu avant 7h, contrairement aux habitudes, certains commerces n’ont pas ouvert. Ce sont notamment les points de vente d’attiéké communément appelé « garbadrome » ainsi que des lieux de vente de bois de construction. Ces commerces sont généralement tenus par des ressortissants nigériens.
La veille déjà dans cette partie d’Abidjan, aux environs de 19 h, des scènes de pillage ont eu cours. Des jeunes en bandes organisées ont vandalisé des commerces de vente de bois de construction. Dans le périmètre de la mairie de cette commune, à quelques minutes près, c’est plutôt une scène d’agression qui était en cours. Un petit groupe de jeunes s’en prenait à un vieillard vêtu d’un boubou.
Dans la commune voisine de Cocody, le quartier Angré château marché Valentin, qui a été aussi secoué par les émeutes la veille, un grand calme régnait ce jeudi matin. La veille dans une vidéo en direct sur les réseaux sociaux, un homme se faisait agresser à l’arme blanche au bas d’un immeuble par un groupe de jeunes. Ce jeudi matin, les habitants tardaient à mettre les pieds dehors par peur. Le calme était aussi constaté à la 7e et 8e Tranche à Angré, naguère bruyants. Même les embouteillages qui y ont cours depuis quelques jours du fait de la panne des feux tricolores avaient disparu en début de matinée. A la Cité des arts, le point de vente d’attiéké (garba) juste en face de l’INSAAC n’avait pas ouvert jusqu’à 8h ce jeudi matin, contrairement à ses habitudes.
Direction Yopougon, la plus grande commune d’Abidjan. Dans le secteur du Nouveau quartier, les portefaix plus connus sous l’appellation de « Pousse-pousse » ou « Wotro » étaient aux abonnés absents. Leurs propriétaires, pour la plupart des ressortissants nigériens, ont préféré rester chez eux. Sûrement par crainte d’être pris à partie par des émeutiers. Conséquence, ces outils de transport de marchandises très utilisés par les commerçantes sont alignés aux abords du marché, sans personne pour les conduire. C’est aussi ce spectacle qui a été observé dans le périmètre du marché de Mossikro.
La veille, mercredi 19 mai, des émeutes ont éclaté dans des communes d’Abidjan. Suite à la diffusion sur le réseau social Facebook d’une vidéo tournée au Nigeria et non au Niger contrairement à ce qui a été dit, des individus s’en sont pris à des ressortissants nigériens. Plusieurs personnes ont été blessées et des commerces saccagés et pillés suite à cette fausse information.