Les faits se sont passés le jeudi 17 mars 2022 à l’École primaire publique (EPP) Gendarmerie 4 d’Abobo. En cause, une demande faite à ses élèves d’apporter des bâtons de craie pour les cours.
« Nous avons été alertés par les cris de la directrice et de notre collègue. C’est ainsi que nous nous sommes rendus dans le bureau de la directrice. La scène que nous avons vue nous a scandalisés. Nous avons réussi à neutraliser ce soi-disant protocole de ministre », raconte à 7info, sous le sceau de l’anonymat, un collègue de l’infortuné institutrice.
Tout est parti d’un manque de matériel de travail. Selon l’information, depuis le début de l’année scolaire, E.K, une enseignante de la classe de CM2 (cours moyen deuxième année) à l’EPP Gendarmerie 4, située dans la commune d’Abobo, n’aurait reçu qu’une seule boîte de craies. En manque de ce matériel, elle décide de payer elle-même ses boîtes de craies afin de dispenser le savoir à ses apprenants.
Mais à plusieurs reprises, elle constate que ses craies disparaissent. Le jeudi 17 mars 2022, alors qu’elle s’apprête à dispenser un cours, elle constate que la boîte de craies qu’elle venait d’acheter est vide. E.K conclut que ce sont ses élèves qui en sont les auteurs. Elle a donc demandé à chaque apprenant d’aller chercher un bâton de craie.
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Lorsque B.L, présenté comme un membre du protocole d’un ministre aperçoit ses enfants venir lui réclamer un bâton de craie, il rentre dans une colère noire. Il se rend dans l’établissement. Une fois au bureau de la directrice, il y trouve la maîtresse d’école et sa directrice. Il s’en prend aux deux dames, jusqu’à porter main à l’institutrice malgré la grossesse (malgré la grossesse de six mois qu’elle porte). Cette dernière perd connaissance. Les cris de la directrice vont alerter ses autres enseignants. Le parent d’élève en colère est maîtrisé, l’institutrice est conduite dans une clinique pour des soins.
« Nous avons conseillé à notre collègue de porter plainte contre lui », indique à 7info un enseignant de cet établissement. Un conseil suivi par l’institutrice qui, à sa sortie de l’hôpital, s’est rendue à la gendarmerie d’Abobo pour raconter les faits. Mais à en croire notre source, le parent d’élève n’a pas répondu à la convocation, prétextant avoir lui aussi porté plainte au ministère de l’Éducation nationale.