Société

Abobo, voici la nouvelle casse promise aux ferrailleurs

Mis à jour le 1 mars 2022
Publié le 01/03/2022 à 9:00 , ,

Abobo, quartier Anador, les pièces détachées de véhicules exposées en bordure de la voie express ne seront plus visibles dans quelques semaines. Sur décision de la mairie locale, les commerçants qui vendent les pièces auto d’occasion vont quitter les lieux pour un autre site. Mais quel est ce nouvel endroit qui leur est dédié ? 7info y a fait un tour.

Cet autre cadre est situé dans le quartier N’dotré, en périphérie d’Abobo à la frontière avec la commune voisine de Yopougon et la forêt d’Anguédédou. Loin du centre-ville, pour y accéder, deux grandes possibilités s’offrent au visiteur. L’une se fait à partir de la zone industrielle de Yopougon sur la route passant devant la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). La seconde vient de la commune d’Abobo même en passant par le carrefour N’dotré pour aller dans le sens de Yopougon. Juste en face de la clôture de la forêt de Banco, une ruelle non bitumée y mène.

À quelques encablures du bitume, il faut traverser un bas-fond pour continuer son chemin. Au bout, plusieurs rangées de maisons se présentent. Certaines avec des murs défraîchis quand de nouvelles sont en construction. Ce sont des magasins. Là, commence le nouveau cadre aménagé pour accueillir les ferrailleurs. « Tout le site est d’une étendue d’environ 80 hectares », indique Hamed, un vendeur de pièces détachées auto installé là depuis des années. Actuellement, précise-t-il, seulement 15 hectares sont mis en valeur pour environ 1000 magasins déjà construits. Mais il se réserve de donner des informations sur le coût de ces magasins, nous contentant d’un simple « les prix sont abordables ».

Entre les nombreux couloirs de cette cité où l’éclairage public raccordé au réseau national est déjà actif, des véhicules usagés sont parqués çà et là. Comme c’est le cas dans toutes les casses, on trouve aussi des pièces détachées d’auto sur lesquelles veillent les propriétaires de magasins. Dans la rue principale large d’une dizaine de mètres, dégradée par le ruissellement d’eaux de pluie, ce sont des va-et-vient de voitures de tout gabarit.

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Des ferrailleurs déjà installés

Tous les magasins de ce site sont marqués par des écritures personnalisées. Signe qu’ils sont tous déjà occupés, apprend-on. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, un grand nombre est encore fermé. La raison, les occupants hésitent encore à aller rejoindre les lieux. N’empêche, des activités de vente et d’achat ont lieu à cette nouvelle casse. De fait, certains ferrailleurs y sont installés depuis des années. « Je suis ici depuis plusieurs années. Je fais partie des déguerpis d’Adjamé. N’ayant pas eu de place à Abobo Anador, je suis venu ici directement parce que je savais que tôt ou tard tout le monde viendrait ici », confie Hamed.

Comme lui, de nombreux autres vendeurs de pièces auto d’occasion se sont installés depuis bien longtemps à N’dotré. Ils sont petit à petit rejoints par de nouveaux ferrailleurs. C’est le cas de Seydou. En notre présence, un camion chargé de ses marchandises stationne. Aidé de ses collaborateurs, il procède au déchargement pour les installer dans son magasin situé juste à l’entrée du site. « Nous venons d’arriver. On était à Anador. C’est ici que je vais désormais m’installer », confie-t-il tout en exhortant ses amis encore hésitants à se décider.

« Le bas-fond, notre seul souci »

Côté sécurité, les travailleurs du site ont mis en place un mécanisme. Des gardiens sont recrutés pour veiller sur les marchandises et les magasins. « Chaque occupant de magasin paye 500 FCFA par semaine. C’est avec cet argent que nous payons les gardiens. Il n’y a pas de vol ici », révèle Hamed, pour qui tout va bien dans ce nouveau cadre. Toutefois, notre interlocuteur déplore un fait : le bas-fond à traverser pour accéder au site. « C’est ce bas-fond qui est notre souci ici. Quand il pleut, l’eau stagne là, et aucun véhicule ne peut arriver à nous », fait-il savoir.

La casse de N’dotré est celle aménagée par les autorités municipales pour recevoir les vendeurs de pièces auto d’occasion qui s’installent le long des trottoirs de la voie express Abobo-Adjamé. Une opération de fermeture des installations de ces derniers au niveau du quartier Anador a conduit il y a quelques jours à des heurts avec les forces de l’ordre. Les ferrailleurs étant peu enclins à se déplacer sur le nouveau site. Mais le calme semble être revenu depuis le lundi 28 février 2022 après des échanges avec le maire d’Abobo, la ministre d’État Kandia Camara.

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