Les acteurs des médias ivoiriens n’ont pas tardé à réagir aux propos du ministre Amadou Coulibaly de la Communication, qui propose aux patrons de presse un licenciement des personnels pour la survie de leurs entreprises.
À la situation de crise que vit la presse en Côte d’Ivoire, l’une des solutions du ministre de la Communication, des Médias et de la Francophonie, Amadou Coulibaly est le dégraissage des personnels dans les entreprises. Face aux journalistes le mercredi 23 février 2022 pour la conférence de fin de conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a fait cette proposition en réaction à la situation de la presse.
« (…) Quand on est chef, on prend ses responsabilités et s’il y a des mesures difficiles à prendre, on les prend. Si pour pouvoir tenir son entreprise, on doit licencier du personnel ou réduire les salaires, le courage voudrait qu’on affronte ces difficultés, plutôt que de vouloir chercher des boucs émissaires », a déclaré Amadou Coulibaly.
Ces propos du ministre de la Communication ne sont pas passés inaperçus dans le milieu de la presse nationale.
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« En tant que patron de presse, nous avons nos outils de gestion. Nous savons ce qu’on a à faire, et ce qu’on a à prendre comme mesure pour équilibrer nos comptes. Je ne pense pas que la première solution qu’un ministre puisse proposer à un patron de presse, soit de se débarrasser de son personnel », a réagi Ousmane Sy Savané, le directeur général de du »groupe Cyclone », joint par 7info. Selon lui, même s’il reconnaît avoir eu recours à cette pratique par le passé, le personnel est une des ressources importantes de l’administration. Aussi dit-il, cela ne doit pas être la proposition d’un ministre d’un État.
« C’est sa proposition, mais nous, patrons de presse, savons ce qu’on a à faire. Nous n’allons pas forcément prendre ça à la lettre. Pour moi, dans ce que le ministre a dit, il fallait comprendre qu’il faut qu’on trouve des solutions nous-mêmes au lieu de se tourner vers le ministère pour nous aider. Pour moi, il nous dit que la solution nous revient. On saura prendre les décisions qu’il y a à prendre pour régler nos difficultés, sachant qu’on ne peut pas compter sur l’aide de l’État », soutient le DG du groupe ‘’Cyclone’’.
Selon les acteurs des médias, la crise de la presse est en partie provoquée par le non-reversement de l’argent de vente des journaux par Edipresse, la société de distribution des journaux.