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Affaire Sidiki Diabaté : Marche blanche et silencieuse à Bamako  contre les violences faites aux femmes

Mis à jour le 28 septembre 2020
Publié le 28/09/2020 à 11:38 , , , ,

« Tapez sur les tam-tam par sur les femmes« , « femme victime, je te crois », « pas d’empathie pour les bourreaux », quelques slogans écrits sur les pancartes des marcheurs le samedi 26 septembre.

Selon Radio France Internationale, cette manifestation a été organisée par une coalition d’ONG et associations. Une marche blanche et silencieuse contre les violences faites aux femmes a été organisée à Bamako. Plusieurs centaines de personnes y ont participé. Elles réclament l’adoption par le Parlement d’une loi spécifique contre les violences basées sur le genre.

Choqué par les nombreux témoignages de violences qu’il entend chaque semaine dans son cabinet, docteur Seydou Oumar Cissé a tenu à être en première ligne de la marche. « Le dernier exemple qui m’a beaucoup marqué, c’est une femme qui a été mariée à 13 ans et son mari avait 42 ans. Il l’a séquestré, violenté pour coucher avec elle. La femme est traumatisée. Je suis là pour dire ça suffit « .

Selon les organisateurs de la marche, 70% des victimes taisent les violences qu’elles subissent. Anna Touré, 38 ans, est venue dénoncer les pesanteurs sociales qui étouffent la parole de ces femmes jusque dans leurs familles. « On te dit, « c’est normal, j’ai été frappée, il faut que ce soit pareil pour toi« . On te dit « ton mari t’aime, c’est comme ça que ça se passe« . Non, ce n’est pas vrai ! Quand on aime, on ne frappe pas ».

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Cette marche intervient au lendemain de l’affaire « Sidiki Diabaté ». L’artiste musicien est accusé d’avoir battu son ex-compagne Mamacita. Selon plusieurs témoignages, la star malienne battait sa fiancée. Il l’aurait séquestrée pendant plus de deux mois dans sa maison dans l’intention de cacher ses blessures devenues trop évidentes pour être cachées par un simple maquillage. Cela ne l’a toutefois pas empêché de continuer à la battre. Les images de son visage tuméfié ont fuité et se sont retrouvées sur les réseaux sociaux.

Le musicien a été entendu par le bureau d’investigation de Bamako. En attendant la fin de l’enquête, il a été déféré à la prison centrale de Bamako après sa garde à vue. Sa famille dénonce un complot.

Sandra Kohet
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