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Africains et français en conclave pour un front solide face aux terroristes

Mis à jour le 19 novembre 2019
Publié le 19/11/2019 à 1:53 , , , , , ,

« Paix et Sécurité en Afrique : les défis actuels du multilatéralisme » est le thème de la sixième édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité se tient au Centre International de Conférences Abdou Diouf, dans la capitale sénégalaise. Face à la recrudescence de la violence dans la zone du Sahel, chefs d’États et gouvernements africains, partenaires internationaux ainsi que de multiples acteurs de la Paix et de la Sécurité sont réunis pour trouver une solution durable au terrorisme.

 « À l’Elysée, c’est Macky Sall qui a relevé le défi, soucieux de créer à Dakar un forum permettant d’approfondir l’analyse et la réflexion sur l’évolution stratégique du continent, les nouvelles menaces, les grands enjeux sécuritaires et les nouvelles perspectives de coopération internationale, notamment face au terrorisme et l’extrémisme violents, la criminalité transnationale et l’insécurité maritime », a déclaré Amadou Ba, le ministre sénégalais des Affaires Etrangères. La première édition de ce forum stratégique africain s’est tenue en décembre 2014, à Dakar.

C’est donc dans un contexte d’escalade de la violence jihadiste et d’impuissance de la force G5-Sahel (comptant 4500 militaires déployés depuis 2014), que le Président Macky Sall et le Premier ministre Édouard Philippe ont ouvert, ce lundi 18 novembre, le sixième Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité, en présence du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et de la ministre des armées Florence Parly, témoignant de la préoccupation de la France quant à la dégradation de l’environnement sécuritaire du Sahel. Matignon souhaite s’impliquer davantage au Sénégal, rare pays solide de la région, et a souligné l’importance de la coopération entre les forces armées. « Une chose est sûre : les groupes jihadistes profiteront, dès qu’ils le pourront, de nos faiblesses, de nos manques de coordination ou de nos insuffisances en termes de moyens, d’engagements ou de formation », a déclaré le Premier ministre en ouverture du Forum, le 18 novembre. Il a également appelé ses confrères à ne « laisser aucune chance, aucune prise » aux groupes jihadistes dans le Sahel et a demandé l’implication du Sénégal et de tous les États d’Afrique de l’Ouest car « Même si ces États ne sont pas confrontés de manière directe à l’extension de la menace terroriste, ils détiennent une partie de la solution pour la combattre » a rapporté l’AFP.

Depuis janvier 2019, plus de 1 500 civils ont été tués et un million de personnes ont été déplacées à l’intérieur des cinq pays sahéliens (Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad et Mauritanie). Début novembre, une embuscade contre SEMAFO, société minière canadienne dans l’est du Burkina Faso a fait 38 morts. Un soldat français a également été tué par un engin explosif au nord-est du Mali, lors de l’opération Barkane, au lendemain de l’assaut, dans la même région contre un camp militaire malien. Une attaque revendiquée par le groupe État islamique qui a fait 54 morts.

Le Sénégal doit également remplir sa part du contrat en apportant un soutien aux forces du G5-Sahel. Il est prévu que l’effectif de son armée de terre soit porté à 20 000 / 30 000 hommes d’ici 2025.

 « L’ONU doit se réformer (…) dans sa politique de maintien de la paix, qui n’est pas en adéquation avec les enjeux sécuritaires au Sahel, a déclaré le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. «  Des forces régionales mobiles, plus légères et connaissant mieux le terrain doivent être davantage privilégiées, plutôt qu’une force lourde et statique », a-t-il ajouté. « Combattre le terrorisme au Sahel est à la fois un devoir de solidarité et un impératif de sécurité collective » a renchéri le président sénégalais. « En Afrique et hors du continent nous sommes tous menacés, nous avons tous intérêt au maintien de la paix » a-t-il poursuivi avant de mettre en garde ses homologues : « Autrement, les forces terroristes, vaincues ailleurs, en Irak ou en Syrie, vont trouver dans les zones de vulnérabilité en Afrique des sanctuaires où ils vont prospérer, se réorganiser ».

Malgré les difficultés auxquelles il fait face, l’efficacité du Forum de la Paix et de la Sécurité de Dakar est cependant saluée par plusieurs participants, comme le think-tank ouest-africain WATHI basé à Dakar et présent depuis les débuts de ce forum, pour qui « le mérite des organisateurs d’avoir su faire évoluer cette rencontre, dominée dans ses premières années par des militaires, notamment français, vers un pluralisme appréciable, avec la présence grandissante de la société civile et des spécialistes qui présentent une diversité de points de vue sur des thèmes sécuritaires » déclare Gilles Yabi, son fondateur.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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