Sale temps pour Jacob Zuma le Président Sud-Africain. L’ANC son parti politique exige sa démission. Mais, le n°1 Sud-Africain donne du fil à retordre aux négociateurs qui à l’en croire n’ont pas le pouvoir légal de le forcer à partir.
Partira, partira pas ? Le sort du président Jacob Zuma est en discussion. Alors que le dernier comité exécutif de l’ANC, sa formation politique s’est accordée sur une demande de son départ, il a demandé un délai de trois mois pour mettre ses affaires en ordre et présenter Cyril Ramaphosa auprès des organisations internationales. Zuma va-t-il plier ses bagages comme décidé par l’ANC. Sinon, quel serait le climat politique qui va prévaloir en Afrique du Sud ?
Selon Palé Dimaté, spécialiste ivoirien des relations internationales, depuis que l’ANC est au pouvoir, l’Afrique du Sud a pris « un virage dangereux avec la dissidence de certains membres au sein de l’ANC qui avaient créé leur parti et qui demandaient le départ de Zuma ». A l’en croire, aujourd’hui la situation s’aggrave parce que les uns et les autres accusent Zuma de traîner trop de casseroles, en l’occurrence les détournements, la corruption généralisée.
Pour le spécialiste ivoirien, l’attitude des cadres de l’ANC qui demandent à Zuma poliment de quitter, vise à maintenir l’ANC toujours fort. « Si Jacob Zuma reste jusqu’en 2019 et qu’il quitte, cela pourrait causer encore un problème. L’ANC va perdre beaucoup de cordes. Vous avez vu au niveau des législatives, l’ANC a perdu beaucoup de sièges. C’est pour cela que je trouve cette démarche salutaire. C’est une démarche qui pourrait sauver l’ANC. Je pense qu’une seule personne qui part pour sauver un monde, un parti, cela ne pourrait pas déranger la quiétude, la force de ce parti. S’il refuse d’obtempérer vous verrez qu’en 2019 le parti va perdre un certain nombre d’Etat. Son départ va sauver l’ANC », analyse Palé Dimaté, joint par Poleafrique.info.
Cependant, pour le spécialiste des relations internationales, la solution pour ce départ passerait par l’accord du délai du délai de trois mois sollicités par Zuma.
Selon les détracteurs du n°1 Sud-Africain, le pays est davantage enfoncé dans des problèmes de détournements et de corruption généralisés. Des critiques qui poussent les hauts dignitaires de l’ANC à exiger le départ de leur champion. L’Afrique du Sud fonctionne selon un système parlementaire. C’est un mécanisme par lequel le parti au pouvoir, l’ANC a le pouvoir de rappeler le chef de l’Etat élu issu de son rang. Surtout quand ce parti a un nouveau président. Ce qui est le cas avec l’arrivée depuis décembre dernier de Cyril Ramaphosa. Et qu’avec les élections prévues dans un an, des cadres de ce parti estiment qu’avec Jacob Zuma, l’ANC pourrait perdre les scrutins.
Dr Geoffroy Julien Kouao est analyste politologue ivoirien. Selon lui, ce qui arrive à Zuma est une coutume au sein de l’ANC. « En 2007, M’Beki a été contraint à la démission par Jacob Zuma et l’ANC. En 2018, c’est Cyril Ramaphosa et l’ANC qui veulent le départ de Zuma. C’est une coutume politique sud-africaine. L’ANC sait Zuma très impopulaire. Rappelez-vous, lors des obsèques de Mandela, devant un parterre de personnalités mondiales, Zuma a été hué par le public. C’est un président controversé dont ne veut plus l’ANC dans la perspective de l’élection de 2019 », commente-t-il pour Poleafrique.info.
A l’en croire, le président Sud-Africain n’a d’autre choix que de se soumettre. Car, s’il « refuse de démissionner, l’ANC n’aura d’autre choix que de déposer une motion de censure contre lui au parlement », soutient-il.
Yao Kouamé (stagiaire)
Source : rédaction Poleafrique.info