Ce lundi 12 novembre, les syndicats des agents techniques du ministère de l’Agriculture et du ministère des Ressources animales et halieutiques entament une grève totale sur l’ensemble du territoire national. À partir de ce matin, les contrôles dans les abattoirs ne sont plus assurés. Les syndicats réclament principalement l’octroi d’une indemnisation pour les risques encourus lors de l’exercice de leur profession.
Joint par téléphone, Stephane Tersia Tchetcho, secrétaire général du Syndicat national des techniciens d’agronomie de Côte d’Ivoire (SYNATACI) dont le syndicat a fusionné avec celui des fonctionnaires du ministère de Ressources animales et halieutiques.
« Cette grève est une suite logique de nos revendications que nous demandons au gouvernement depuis 2008. Nous demandons l’octroi de la finalisation du projet d’indemnisation des risques pour les agents techniques du ministère de l’Agriculture et du ministère des Ressources animales et halieutiques. Ces agents sont soumis à plusieurs risques sur le terrain. Je prends le cas des vétérinaires. Lors des inspections dans les abattoirs ils sont soumis à plusieurs maladies qu’on appelle »zoonoses », des maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme. 80% des maladies humaines sont d’origine animale. Ils sont donc exposés à tout cela lors des inspections, pour que la viande que nous consommons ensuite sur le marché puisse être de bonne qualité. Au niveau des agents du ministère de l’Agriculture, ce sont eux qui règlent les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Ils sont soumis à des heures de travail supplémentaire pour parcourir la brousse, et sont susceptibles d’être victimes d’attaques animales. » détaille-t-il.
L’ampleur de cette grève qui doit durer dans un premier temps jusqu’à mercredi est totale et s’étend sur tout le territoire. À compter de ce matin toutes les viandes et ressources halieutiques qui sortent des abattoirs et qui sont misent sur le marché n’ont pas été contrôlées par les autorités compétentes. Le risque sanitaire est réel.
« Cette grève a lieu dans tout le territoire national. Les deux ministères comptent au total 183 directions. À l’heure où je vous parle, les 183 directions sont fermées. À partir d’aujourd’hui, toute la viande qui sort des abattoirs n’a pas été inspectée. Nous ne pouvons pas garantir à ce jour la qualité de la viande et des poissons qui se trouvent sur le marché ivoirien. Nous avons sensibilisé les habitants, rencontré l’association des consommateurs » continue Tersia, joint peu avant 12 heure ce lundi 12 novembre, qui ajoute qu’au niveau du port d’Abidjan la police a encerclé le guichet unique qui abrite les agents du conseil café cacao et des agents phytosanitaires du port.
D’ici à mercredi, les syndicats espèrent entamer un dialogue constructif avec les ministères concernés, et faire signer le décret qui permettrait aux fonctionnaires d’accéder aux indemnités demandées. Pour l’instant, aucune discussion n’a été lancée, et la menace de la conductibilité de la grève pèse. 
Victor Mérat Stagiaire
Source : rédaction Poleafrique.info
