Des centaines de souscripteurs des réseaux d’agro-business se sont rassemblés à La Sorbonne, au plateau, ce 25 janvier, pour faire entendre leur voix afin que l’Etat dégèle les comptes des entreprises afin d’être payés.
« S’il y a des sociétés qui ne sont pas correctes, que le gouvernement les indexe, mais sans mettre tout le monde dans le même lot… Or c’est ce qui se passe. Leur enquête peut continuer mais, première chose, qui est vitale, qu’il débloque les comptes des sociétés. Dans le cas actuel, c’est enlever le pain de la bouche des ivoiriens et on risque d’assister encore une explosion sociale » prévient Koné Moussa à la marche de protestation des souscripteurs.
Etudiants, veuves, vieux, salariés, retraités, se sont rassemblés au sein de la coalition des syndicats et associés des souscripteurs de l’agrobusiness. Ils ont manifesté au Plateau pour interpeller l’Etat sur leur sort. « Merci Président, ton peuple meurt de faim » « Ne détruisez pas ce que vous n’avez pas construit » « Libérez nos RSI », « oui à l’agrobusiness » pouvait-on lire sur les pancartes qu’ils tenaient.
Leur revendication, le degel des comptes des entreprises d’agrobusiness dans lesquelles ils ont souscrit et dont les comptes sont gelés depuis 1 mois. Ils veulent être payés.
Koné Moussa ancien agent maritime est à la retraite, s’est intéressé depuis juillet 2016 à l’agrobusiness. « J’ai été visiter les plantations, elles existent bel et bien; j’étais accompagné des responsables techniques, j’ai vu les champs dans lesquels j’avais investi donc les programmes sont en cours ». explique-t-il.
Le 26 novembre dernier, il assure avoir touché la somme de 4,8 millions de Fcfa au bout de 5 mois après avoir investi 2,5 millions FCFA. Il a plusieurs autres contrats en cours qu’il estime à 15 millions FCFA. « Mon investissement tourne autour de 10 millions dont le retour sur investissement en 2018 me rapportera environ 30 millions FCFA.
Pour Diaby Mamadou ce gel des avoirs leur cause préjudice, en tant que souscripteurs. « Le parquet a bloqué les comptes de la société dans laquelle nous avons investi sans nous consulter en disant que c’est du blanchiment d’argent. C’est l’argent des souscripteurs ce n’est pas du blanchiment d’argent il faut que le gouvernement débloque le compte de ces sociétés parce que cela aura une répercussion mortelle » menace le souscripteur.
Il explique que les champs ne seront plus entretenus, les sociétés ne pourront plus payer leurs personnels et que tout cela pourrait aggraver l’affaire.
Le Procureur de la République, Adou Richard, lors d’une conférence de presse le lundi 23 janvier, a annoncé que les comptes ont été gelés afin de préserver l’intérêt des souscripteurs « Ces structures ont promis à leurs souscripteurs, par des contrats individuels, d’injecter des fonds dans la création de plantations…. Certes certaines de ces structures ont des plantations mais sont insuffisantes eu égard au nombre de souscripteurs mais le grand nombre n’a que des plantations virtuelles qui n’existent pas dans la réalité assurant cependant des retours sur investissement » avait-il expliqué.
« En vue de préserver les intérêts des souscripteurs »
Selon le porte-parole du gouvernement Koné Bruno, c’est 3699 ivoiriens qui ont investi dans l’agro-business pour un total de 66 milliards avec 28 entreprisses. Les fonds des entreprises sont estimés à 22,7 milliards FCFA alors que ce sont 660 milliards FCFA qui doivent être reversés aux souscripteurs en fonction de leurs contrats. « Les autorités ivoiriennes se disent prêtes à « tout faire » pour permettre aux souscripteurs de rentrer « dans la mesure du possible dans leurs fonds et récupérer leur épargne » a assuré le porte-parole du gouvernement.
Raïssa Yao
Source: Rédaction politikafrique.info