La défense affirme que le procès ne sera pas équitable car politisé. Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, deux proches de l’ancien Président algérien Abdelaziz Bouteflika, sont poursuivis pour corruption. Selon le ministre de la justice Belkacem Zeghmati, les accusés auraient « octroyé d’indus avantages aux opérateurs de montage automobile ».
Le procès n’a pu s’ouvrir lundi dernier. Il a été reporté à ce mercredi. Dans le box des accusés, Ahmed Ouyahia, quatre fois chef du gouvernement entre 1995 et 2019, dont trois fois durant la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, et Abdelmalek Sellal qui dirigea le gouvernement de 2014 à 2017. Ils sont tous les deux poursuivis pour corruption. Mais, la défense a déjà annoncé qu’elle boycottera l’ouverture du procès car les « conditions d’un procès équitable ne sont pas réunies », a annoncé, au nom de ses confrères, le bâtonnier d’Alger, Me Abdelmadjid Sellini, qui défend également l’un des accusés, dénonçant une justice « politisée » et un climat de « règlement de comptes ».
A lire aussi: GABON : LE PORTE-PAROLE DE LA PRESIDENCE EN GARDE A VUE
Une foule s’était massée devant le tribunal d’Alger. L’ouverture du procès avait donné lieu à une bousculade. Les algériens veulent assister au jugement des anciens dirigeants du pays, les autorités actuelles ayant décidé de le rendre public. Ce procès est le premier consécutif aux vastes enquêtes sur des faits présumés de corruption, déclenchées après la démission, en avril, d’Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission par un mouvement (« Hirak ») populaire de contestation du régime inédit, après 20 ans à la tête de l’État.
C’est la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962, que sont jugés d’anciens chefs de gouvernement. Deux anciens ministres de l’Industrie d’Abdelaziz Bouteflika, Mahdjoub Bedda (2017) et son successeur Youcef Yousfi (2017-2019) comparaissent également.
Éric Coulibaly
7info.ci