Est-ce une tentative d’intimidation avant la tenue du référendum ou un simple fait de justice ? Deux membres du Front National de Défense de la Constitution (FNDC), ont été inculpés par la justice guinéenne. Ils sont accusés « d’outrage à agent, violences et voie de fait, production, diffusion et mise à disposition d’autrui de données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine ». Le référendum qui devait se tenir le 1er mars a été reporté.
La modification de la Constitution en Guinée Conakry a été maintenue par Alpha Condé. Selon lui, les textes désuets, doivent être améliorés pour garantir plus de démocratie et de liberté au peuple guinéen. Un projet qui n’est pas partagé par l’opposition qui voit en cette manœuvre du Président, l’intention manifeste de briguer un troisième mandat. Le Front National de Défense de la Constitution (FNDC), dirigé par Abdourahmane Sanoh a donc organisé plusieurs mouvements de protestation pour empêcher la tenue du référendum. Et depuis c’est le bras de fer entre le gouvernement Condé et les manifestants.
Ce mardi 10 mars, Me Mohamed Traoré, avocat de Ibrahima Diallo et Sékou Koundouno, deux lieutenants d’Abdourahmane Sanoh, annonce que ses clients ont été inculpés « d’outrage à agent, violences et voie de fait, production, diffusion et mise à disposition d’autrui de données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine ». Ils avaient été arrêtés selon les informations relayées par la presse, vendredi soir et l’un d’eux emmené dans un lieu inconnu. Mais ces deux contestataires ne sont pas à leur première arrestation. Ils étaient déjà derrière les barreaux au début du mouvement avant d’être relâchés plus tard.
Pour l’heure le Président guinéen entretient un flou sur ses réelles intentions. Il n’a pas encore décidé s’il serait ou non candidat aux prochaines élections présidentielles dans le pays. L’arrestation de ces deux membres influents du FNDC vise selon les opposants à fragiliser le mouvement et ainsi faciliter la tenue du référendum dans quelques jours. Mais les contestataires assurent que la pression sera maintenue.
Eric Coulibaly
7info.ci