Continent

Alpha Condé veut gagner du temps selon un observateur

Mis à jour le 2 mars 2020
Publié le 02/03/2020 à 1:42 , , , ,

Initialement prévues le dimanche 1er mars, les élections législatives couplées au référendum sur la Constitution en Guinée n’ont plus eu lieu. Dans une déclaration faite le vendredi 28 février, le président Alpha Condé a annoncé le report de ces scrutins. Pour deux semaines.

Il faudra attendre encore au moins deux semaines aux électeurs guinéens pour se rendre aux urnes afin d’élire leurs députés et se prononcer sur la réforme constitutionnelle. Un report de dernière minute décidé par les autorités du pays, a été annoncée vendredi dernier par le président Alpha Condé lui-même. « C’est par responsabilité nationale et sous-régionale que nous avons accepté un report, léger, de la date des élections », a-t-il indiqué sans préciser la date exacte de la tenue du double scrutin législatif et référendaire.

Ce report intervient après que la CEDEAO, ait renoncé à sa mission de bons offices dans le pays en vue de ramener le calme pour la tenue des scrutins. Avant l’organisation sous-régionale ouest africaine, l’Union africaine décidait elle aussi de se retirer du processus électoral en s’abstenant de déployer des observateurs dans le pays en raison de risques de violence. De l’avis de certains observateurs, ce report traduirait un recul du président guinéen qui perdrait ainsi des soutiens extérieurs.

« Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade », rassure pourtant Alpha Condé. Pour lui, « le peuple de Guinée exprimera librement son choix à travers le référendum et choisira librement ses députés ».

Dans le pays, l’opposition politique ne partage pas l’idée d’organiser ces élections en l’état actuel des choses. Elle reproche au pouvoir de s’être taillé sur mesure une liste électorale. Le 27 janvier dernier, alors que se faisait le dépôt des candidatures auprès de la Commission électorale indépendante (CENI), l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo et l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré, qui sont les principaux partis de l’opposition, optaient pour le boycott. Aucun d’eux n’avaient déposé de listes de candidats. Des organisations de la société civile du pays sont du même avis que l’opposition qui n’approuve pas en outre l’idée d’une révision constitutionnelle souhaitée par Condé.

Ce report suscite des réactions dans la sous-région. André Silver Konan est journaliste et spécialiste de la Guinée. Pour lui, « Le président Condé veut juste gagner du temps. »

« Il n’a pas renoncé. Il cherche juste à gagner du temps, pour trouver la meilleure stratégie, en vue d’opérer son passage en force », analyse-t-il pour 7info.ci. Non sans critiquer l’attitude la CEDEAO. L’organisation ouest-africaine dit-il, « fait une politique de l’autruche, donc de l’irresponsabilité constante ».

Richard Yasseu

7info.ci 

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