En visite dans le Cavally, Amadou Gon Coulibaly, n’a pu se rendre à Taï comme l’aurait souhaité la population. Et pour cause, la ville chère au maire Hyppolite Bayala est difficile d’accès pendant cette saison pluvieuse. C’est donc à la résidence de la présidente du conseil régional du Cavally que le patron du gouvernement ivoirien a accordé une audience à la délégation de Taï composée, d’élus, de cadres, de femmes, de chefs traditionnels et religieux. Elle a plaidé pour son désenclavement
<<Il est difficile de pratiquer l’axe Guiglo-Tai en cette période pluvieuse. Pour parcourir cette distance de 85 kilomètres, il faut au bas mot 3 à 4 heures de temps. Souvent, nous dormons sur la route quand des gros camions échouent sur la côte du carrefour CHC, appelée côte de la mort. Cette situation favorise des braquages, même des personnes à moto>>, raconte avec amertume le maire de Taï. Le tronçon Guiglo-Tai n’est pas le seul souci en matière d’infrastructures routières pour les habitants de Taï. Les rues de la commune sont sans bitume. La voie menant à Tabou est complètement coupé.
Chef-lieu de département, Taï n’est toujours pas raccordé au réseau électrique national. Un groupe électrogène comme à l’époque coloniale dessert le département. C’est un département très enclavé.
À l’audience accordée à la population par Amadou Gon Coulibaly, le sénateur Déhé Paul, fils de Taï a dépeint davantage la situation. Pour lui malgré quelques travaux d’envergure effectués à Taï, tels que l’érection de Taï en département, la construction d’une préfecture flambant neuve, des doléances subsistent.
<<En dépit de tout ce qui est fait par le gouvernement dans notre département, pour instaurer un environnement favorable au développement, nous avons des doléances qui se résument en huit points. Le bitumage de l’axe Guiglo-Tai, Taï-Tabou et les rues de la commune de Taï. La transformation du CSU en hôpital général, vu que Taï est un département avec empressement une ambulance médicalisée adaptée à notre route. Nous demandons la réhabilitation et l’équipement du lycée et la construction de collège de proximité à Sacré. L’électrification et l’adduction en eau potable de certains gros villages et de la sous-préfecture de Zagné. Nous plaidons afin que vous vous penchez véritablement sur le cas de la filière hévéicole. Les prix APROMAC ne sont pas respectés au bord champ. Le kilogramme d’hévéa est à 80f chez nous ici alors que le prix APROMAC est 225f. Nous demandons l’érection des villages de Kéhibly et de Sacré en sous-préfecture>> a énuméré Déhé Paul.
Le Premier Ministre, ministre du Budget et du Portefeuille de l’État, a rassuré la population de Taï, de la volonté du chef de l’État et du gouvernement à relever tous les défis qui se présentent à eux. Ainsi pour les doléances, le chef du gouvernement a informé que des études en vue du bitumage de l’axe Guiglo-Tai, Taï-Tabou se feront au plus tard 2020 afin que cette route rentre dans les priorités de l’État Ivoirien. En attendant pour permettre à la population de circuler librement, il a instruit le ministre de l’entretien routier de reprofiler la route de Taï. Amadou Gon Coulibaly a promis une dotation en ambulance médicalisée dans un mois et la transformation du CSU en hôpital général. Pour ce qui est de l’électricité, le groupe électrogène sera un lointain souvenir à partir de la mi 2020 avec le raccordement au réseau électrique national. Évoquant le problème d’adduction en eau potable, Amadou Gon Coulibaly, a annoncé que la sous-préfecture de Zagné aura sous peu son château d’eau. Face à la population de Taï, le chef du gouvernement a demandé de cultiver la paix afin de continuer dans la même dynamique. <<Détournez-vous des messages qui portent atteinte à la sûreté de l’État. Si on doit continuer dans la même dynamique, il faut la paix>>, a-t-il recommandé.
Au sortir, c’est une population rassurée que 7info.ci a rencontré. <<Nous avons entendu le message du Premier Ministre. Il a promis beaucoup de choses. Mais ce qui nous tient à cœur c’est notre route. Si les études sont vite entamées pour que les travaux comment dans au moins un an, nous serons vraiment heureux. Pour le moment, nous lui disons merci pour tous les autres projets dont va bénéficier notre département. Nous sommes rassurés car c’est un gouvernement qui tient vraiment ses promesses >>, se réjouit un fils de Taï.
Olivier Dan Correspondant Ouest, envoyé spécial dans le Cavally
