A quelques mois de la présidentielle d’octobre prochain, Amnesty International a publié son rapport 2019 sur la situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. La liberté d’expression et de réunion ont connu des violations selon l’organisation internationale.
Ce qu’il faut retenir pour l’année 2019, c’est que : « les tensions politiques sont accentuées à l’approche de l’élection présidentielle de 2020, notamment d’anciens alliés, à savoir le président encore en exercice Alassane Ouattara, l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ancien Premier ministre, Guillaume Soro ».
L’une des conséquences de ces tensions selon l’ONG internationale c’est que « Le 23 décembre, alors que Guillaume Soro s’apprêtait à rentrer à Abidjan afin de démarrer sa campagne pour la présidentielle de 2020, après avoir passé plusieurs mois à l’étranger, le parquet a annoncé dans un communiqué avoir émis un mandat d’arrêt à son encontre, pour tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national. Guillaume Soro était également poursuivi dans une autre affaire pour détournement de deniers publics, recel et blanchiment de capitaux. En décembre, il n’était toujours pas retourné en Côte d’Ivoire ».
Toujours selon ce rapport, la Côte d’Ivoire a rejeté explicitement les recommandations qui visent à « protéger les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) ».
Liberté d’expression éprouvée
17 membres de la familles et sympathisants de Guillaume Soro ont été mis aux arrêts entre le 23 et le 31 décembre 2019. L’expulsion de Nathalie Yamb, l’arrestation du journaliste Hubert Yao Konan et des membres de la coalition des indignés de Côte d’Ivoire sont des faits qu’Amnesty International dénonce dans ce rapport comme étant des violations des libertés d’expression.
« Entre le 23 et le 31 décembre, au moins 17 membres de la famille et sympathisants de Guillaume Soro ont été arrêtés et détenus. Treize d’entre eux, dont cinq parlementaires, ont été inculpés de publication de fausses informations, de trouble à l’ordre public et d’atteinte à l’autorité de l’État, à la suite d’une conférence de presse qu’ils avaient tenue sur la redirection du vol de Guillaume Soro. Nathalie Yamb, membre du parti d’opposition Liberté et démocratie pour la République (Lider), a été expulsée vers la Suisse le 2 décembre pour avoir pris part à des »activités incompatibles avec l’intérêt national »…
« Le journaliste Hubert Yao Konan a été arrêté par des gendarmes le 4 août, au lendemain d’une marche dont il était l’instigateur. Il s’agissait d’une manifestation organisée dans le village de N’Da Kouassikro (sous-préfecture de Djékanou) contre l’ouverture d’une mine d’or » soutient Amnesty International, à charge contre le pouvoir d’Abidjan.
Portée sur les notions de base des droits de l’homme, les principes de base d’enregistrement et de surveillance des violations des droits de l’homme et des libertés publiques, Amnesty International publie chaque année un rapport la situation des droits humains dans plusieurs pays.
Arnaud Houssou
7info.ci