Une plainte d’une femme est parvenue au parquet militaire le mardi 6 juillet 2021. Le mari de cette dernière aurait été enlevé par six individus en civil se réclamant de la police nationale. Le mode d’arrestation déplait au commissaire du gouvernement Ange Kessi qui tape du poing sur la table.
Selon les faits, cette femme et son mari étaient à leur appartement lorsque six individus ont fait intrusion dans leur demeure. Se réclamant de la police nationale, les hommes se saisissent du maître des lieux et disparaissent sans donner le motif de l’enlèvement.
À en croire la note du Tribunal militaire d’Abidjan, surprise de la situation, l’épouse pose des questions aux soi-disant policiers afin de connaître leur identité, et la destination de son mari. « Où on l’emmène, ce n’est pas votre problème», ont ainsi répondu les individus en civils, non sans empêcher qu’un membre de la famille prenne le numéro d’immatriculation avant de s’en aller pour une destination inconnue.
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La pratique déplaît au commissaire du gouvernement. Pour Ange Kessi Bernard, cette forme d’opération est « strictement illégale ». «Lorsque pour des raisons de sécurité ou de procédure judiciaire, vous interpellez un individu, le chef qui conduit l’opération est tenu, je dis bien tenu, donc c’est une obligation et non une option, de préciser à la famille de la personne interpellée, le lieu de destination et de préciser le nom de l’unité qui a opéré l’interpellation», rappelle le chef du parquet militaire.
Ange Kessi Bernard précise aussi qu’ignorer ou mépriser ces mesures sont une grave violation des consignes.