La Cour pénale internationale (CPI) a décidé de retirer son mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo. Le jeudi 29 juillet 2021, le Britannique Karim Khan, procureur général de cette juridiction internationale, a demandé et obtenu auprès des juges, la levée du mandat. La décision a fait réagir l’ex-Première dame.
Aller dans une église et remercier Dieu. C’est le réflexe qu’a eu Simone Ehivet Gbagbo aussitôt après l’annonce de la nouvelle du retrait du mandat de la Cour pénale internationale (CPI) qui la visait. « Ils ont parlé, mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est que Dieu était en train d’agir (…). Et voilà qu’aujourd’hui (ndlr, jeudi 29 juillet) le procureur a annulé (ndlr, le mandat d’arrêt) », s’est-elle réjoui.
Devant de nombreux chrétiens évangéliques, elle est revenue sur ce douloureux épisode de sa vie. La juridiction internationale à ses trousses pour crimes contre l’humanité, mettait la pression sur les autorités ivoiriennes pour obtenir son extradition à La Haye au Pays-Bas.
«J’étais à Odienné et on m’a dit que la CPI avait lancé un mandat d’arrêt contre moi. Et qu’il fallait qu’on me prenne et qu’on m’envoie à La Haye. Ça a été chaud, on a prié. Les avocats ont plaidé et le gouvernement a décidé qu’on n’envoyait plus personne à la CPI », a-t-elle confié à ses frères dans la foi.
Malgré sa condamnation en mars 2015 à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat, la CPI avait jugé cette décision insuffisante et soutenait que « la Côte d’Ivoire ne prenait pas de mesures tangibles » pour juger l’ex-Première dame pour les crimes contre l’humanité dont elle était accusée. Sortie de prison en août 2018, la vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI) ne pouvait pas sortir de la Côte d’Ivoire parce qu’étant sous le coup d’un mandat d’arrêt.
«J’ai été jugée, j’ai été acquittée mais la CPI continuait de me réclamer. A cause de cela, je suis sortie de prison il y a trois ans. Mais je ne peux pas sortir (ndlr, du pays). Je suis bloquée ici », dit-elle d’une voix empreinte d’émotion.
Arnaud Houssou
