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Après une baisse de la mobilisation durant les fêtes de fin d’année, la grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites en France reprend

Mis à jour le 6 janvier 2020
Publié le 06/01/2020 à 5:03 , , , , ,

Désormais plus long que le mouvement social de 1986, la grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites entre dans son 33e jour. Malgré une baisse de la mobilisation fin décembre, les syndicats sont toujours déterminés à ne pas plier et il semblerait qu’un regain d’énergie de la mobilisation soit à prévoir. 

« Nous en sommes à un mois de salaire perdu mais notre détermination est grande (…) Nous sommes en détestation totale de ce gouvernement qui joue le pourrissement et qui installe le conflit dans la grève » a affirmé Laurent Brun sur les antennes de la radio RTL avant de conclure qu’« Il est hors de question de lâcher cette bataille (…) Nous espérons que le gouvernement entendra raison » fait-il savoir.

Bien que l’on note une légère amélioration côté transports ferroviaires (RATP et SNCF), le trafic reste compliqué. Les transports en commun dans la ville de Paris et en Ile-de-France (banlieue proche) sont toujours perturbés. Aussi, les professions libres telles que les avocats et les médecins sont-elles également rentrées en grève. L’élan n’a pas faibli non plus du côté des enseignants. Une intersyndicale a appelé le corps à participer à la « nouvelle puissante journée de grève et de manifestations interprofessionnelles et intergénérationnelles » ce jeudi 9 janvier.  Des raffineries pourraient être bloquées. Les conséquences sont déjà astronomiques : « au moins 600 millions d’euros » de manque à gagner selon un porte-parole de la RATP et Jean-Pierre Farandou, patron de la SNCF.

Pour sortir du conflit, le patron de la CFDT, Laurent Berger, a tendu la main au gouvernement français et proposé « une conférence de financement » du système de retraite distincte du projet de loi actuellement en préparation.

Excédée, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), deuxième organisation patronale française, a demandé au gouvernement d’agir contre les menaces de blocage de l’activité économique du pays. Dans un communiqué officiel, elle a déclaré qu’il « Il est maintenant temps pour le gouvernement d’agir et de prendre les mesures qui s’imposent pour ne pas laisser s’installer la pagaille orchestrée par une minorité ».

Critiqué pour son mutisme et des solutions jugées insatisfaisantes, le Gouvernement s’est tout de même réuni aujourd’hui en Conseil des ministres exceptionnel. Mardi, le Premier ministre français Édouard Philippe ouvrira une séance de discussions au ministère du Travail, à laquelle ont été conviés les partenaires sociaux. Elle se tiendra en appui de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, jusqu’ici peu associée à cette réforme.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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