Le secteur de l’artisanat en Côte d’Ivoire occupe une bonne place dans l’économie nationale avec plus de 245 activités réparties en 40 corps de métiers. Ce domaine d’activité contribue à hauteur de 19,5% au PIB et emploie environ 30% de la population active. Ces informations sont de Yao Silvère Konan, le directeur général de la promotion des PME et de l’Artisanat. Il était l’invité de la tribune « Tout Savoir » le mardi 1er avril 2025.
« Ce secteur contribue en moyenne à hauteur de 19,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2022 et a généré une valeur ajoutée en hausse de 124% entre 2015 et 2022, passant de 3 855,7 milliards FCFA en 2015 à 8 653,5 milliards FCFA en 2022 (Etude diagnostique sur le secteur de l’artisanat, 2024) », a-t-il affirmé.
Pour atteindre ses objectifs, la stratégie du gouvernement ivoirien à travers le ministère du Commerce et de l’Industrie en charge de l’Artisanat porte sur 5 axes.
Ce sont le renforcement du cadre institutionnel et réglementaire, la digitalisation du secteur de l’artisanat.
Il s’agit aussi du développement des infrastructures et des sites artisanaux, le renforcement des Capacités techniques et managériales et le financement du secteur de l’artisanat.
Qui est considéré comme artisan ?
Un artisan est une personne exerçant une activité manuelle et indépendante dans un domaine spécifique.
En Côte d’Ivoire, ces métiers englobent des domaines variés tels que la menuiserie, la cordonnerie, la couture, la mécanique ou encore la bijouterie.
Cependant, une grande partie des artisans évolue encore dans l’informel, ce qui limite leur accès à certaines opportunités.
Pourquoi se déclarer en tant qu’artisan ?
l’Artisan doit se déclarer en tant qu’artisan auprès du Registre des métiers de la chambre nationale des métiers de Côte d’Ivoire (CNMCI).
Il doit aussi s’enregistrer au Régime social des indépendants (RSI) car cela offre de nombreux avantages.
Une fois déclaré, l’artisan peut bénéficier de financements, accéder aux programmes d’accompagnement du gouvernement, et sécurise son activité par une reconnaissance officielle.
Une forte présence féminine mais un secteur encore informel
Le secteur de l’artisanat enregistre 22,5% de femmes, témoignant ainsi de son ouverture à tous les acteurs économiques.
Cependant, la prédominance de l’informel constitue un défi pour la structuration et la valorisation de ces métiers.
D’où l’appel lancé par Yao Silvère Konan pour une formalisation accrue du secteur.
Des perspectives encourageantes
Le gouvernement ivoirien met en place plusieurs initiatives pour favoriser le développement du secteur.
Parmi les projets initiés, on note l’aménagement du site de la casse d’Anyama. l’initiative vise à structurer l’activité des artisans opérant dans ce domaine.
Il y a aussi la construction d’un nouveau village artisanal de Grand-Bassam. Un projet qui offrira un espace de travail modernisé et adapté aux besoins des artisans.
La digitalisation du secteur pour permettre aux artisans d’accroître leur visibilité et de mieux commercialiser leurs produits, fait aussi partie des projets du gouvernement.
Il y a également des mécanismes de financement pour d’aider les artisans à développer leurs activités et à se professionnaliser davantage.
Un moteur de l’industrie ivoirienne
Selon Yao Silvère Konan, « l’artisanat est le départ de la chaîne de l’activité industrielle ».
Ce secteur constitue une base pour le développement économique du pays en fournissant des produits et des services essentiels à l’industrie locale.
Tristan Sahi