Pourquoi l’ouverture d’un dossier dans la mort du sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit IB et que recherche-t-on à travers cette plainte déposée à Paris contre Guillaume Soro ? Me Joseph Breham, l’avocat de la fille de l’ex-soldat des FANCI (ancienne appellation de l’armée ivoirienne), a décliné ses intentions réelles dans cette affaire.
« La question que se posent des Ivoiriens est de savoir est-ce que Guillaume Soro, Premier ministre à l’époque des faits et qui est visé par la plainte n’était-il pas censé recevoir des ordres de la part de sa hiérarchie ? », à cette interrogation du confrère ivoirien Soir Info, Me Joseph Breham, l’avocat de la fille de feu le sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit IB, est sans équivoque.
« Là-dessus, je n’en ai pas la moindre idée. Je n’en sais rien, et l’instruction permettra peut-être de déterminer. En tout cas je l’espère. L’objectif de ma cliente n’est pas du tout de taper Soro. Ce qui importe à ma cliente, c’est de savoir ce qui s’est passé. Sur ce qui s’est passé, est-ce que les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont, sur ordre de direct de Guillaume Soro, capturé, torturé puis tué IB ? », morceau choisi de la réponse de l’avocat.
Me Joseph Breham justifie son action en justice par la nationalité de la plaignante qui est française et qui est victime d’un crime. Sa démarche, promet-il n’’a rien de politique.
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« Mon problème à moi, c’est de trouver l’auteur, les auteurs, les donneurs d’ordre et savoir ce qui s’est passé », souhaite-t-il dans une interview avec le confrère ivoirien.
Pour ce qui est de ses chances de réaliser son projet, l’avocat de la fille de IB est conscient des difficultés qu’il pourrait rencontrer.
« Cela ne va être l’instruction la plus simple que j’ai eue à gérer depuis que je suis avocat. Parce que les faits se sont déroulés il y a des années, à 6 000 km de Paris et que, comme vous le dites, il y a des relents politiques. Donc je ne suis pas convaincu que les autorités ivoiriennes vont nous aider beaucoup. Donc c’est beaucoup plus compliqué pour un enquêteur français de savoir ce qui s’est passé sans avoir accès au terrain et sans qu’il y ait beaucoup de coopération », fait savoir Me Joseph Breham.
Pour rappel, c’est le 27 avril 2011 que l’ex-sergent-chef des FANCI a été tué à Abidjan. C’était pendant la crise postélectorale.