Un autre crime odieux plonge le corps enseignant dans l’émoi. Suite au meurtre d’une institutrice et de son fils le samedi 18 novembre2023 à Gbatongouin, dans la sous-préfecture de Man, des membres de sa corporation crient leur indignation.
Lundi 21 novembre 2023. Deux corps sans vie sont retrouvés dans le village de Gbatongouin dans la sous-préfecture de Man, par des éléments de la brigade de gendarmerie de la ville. Il s’agit de dame K.L.C.F, enseignante à Gbatongouin portant une grossesse de quatre mois, âgée de 35 ans et de son fils K.K.M.S.S élève en classe de CE1 âgé de 7 ans. Le crime crapuleux remonterait au samedi 18 novembre 2023.
L’information devenue virale sur les réseaux sociaux depuis le jour de la découverte macabre, suscite l’émoi auprès des internautes et des membres du corps enseignant. Joint par 7info des enseignants se prononcent sur ce triple meurtre.
« C’est un fait inédit auquel nous assistons, un enseignant qui ôte la vie à une de ses collègues qui de surcroît est enceinte ainsi qu’à son garçonnet. Nous sommes vraiment indignés, meurtris et dans la désolation totale. Je souhaite que le coupable soit retrouvé et qu’il soit condamné à la perpétuité. Ça va au moins apaiser notre cœur », souhaite Hyacinthe Kouaho, un membre du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (MIDD).
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Sentiments partagés par le président de l’Organisation des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (OPEECI), par ailleurs enseignant à Abidjan.
« Lorsque le corps enseignant est agressé, c’est tout le pays qui est agressé. Face à cette agression tragique nous exprimons notre vive indignation et il y a lieu de protéger tous ceux qui sont engagés dans la formation de nos enfants. Il faudrait que le gouvernement prenne des dispositions pour que l’auteur de ce crime crapuleux paye pour son acte. Que les enseignants se constituent eux-mêmes en équipe pour assurer aussi leur propre sécurité et l’état va venir en appoint », révèle Claude Kadio.
Afin de protéger davantage les enseignants, Hyacinthe Kouaho fait des propositions. « Je demande aux autorités de renforcer la sécurité dans les écoles et dans les lieux d’habitation, parce que la semaine dernière c’est une enseignante qui se faisait violer au nord du pays quand la semaine d’avant, un autre enseignant se faisait agresser à l’arme blanche à Méagui. De plus, quand les institutrices demandent à se rapprocher de leurs conjoints il faudrait que cela soit pris en compte par la hiérarchie. Il y en a plusieurs qui sont mutées dans des localités où les conditions sont vraiment difficiles et où leur sécurité n’est pas garantie », explique cet enseignant, membre du MIDD.
Afin de traduire leur indignation en actes, une grande marche des enseignants a été organisée ce mardi 21 novembre 2023 à Man, suivie d’un sit-in devant la préfecture de la ville.
Maria Kessé
