Guillaume Soro le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a rendu sa démission ce vendredi 8 février au cours d’une session extraordinaire. Il a motivé sa décision.
Il n’est plus le président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire. Devant ses collègues ce vendredi, Guillaume Soro a annoncé sa démission. Sur les raisons de cette décision, le député de Ferkéssedougou n’a pas eu la langue de bois. Il s’agit d’être en conformité avec sa conscience et ses convictions face au choix entre appartenir ou non au RHDP unifié le parti en formation qui est au pouvoir dans le pays.
« En ce mois de janvier 2016, j’ai eu le privilège de plusieurs audiences avec le Président de la République, notamment le 04 et le 05 janvier et le 25 janvier. Il a été question de mon engagement politique et de mon positionnement idéologique vis-à-vis du Rassemblement pour la démocratie et la paix, RHDP ; cette question importante. Elle a nécessité de ma part réflexion et décision. Oui, j’ai choisi de ne pas m’engager au sein du RHDP unifié. Ainsi, je n’ai pas pris part au congrès ordinaire du 26 janvier au stade Félix Houphouët-Boigny », révèle-t-il.
« Grave erreur, grave faute ont tôt fait de clamer certains de mes collègues. Mais voyez-vous je suis homme à croire plus au jugement de l’histoire qu’au jugement des hommes », ajoute le désormais ex-président de l’Assemblée nationale. Non sans préciser loin de lui toute défiance mais plutôt « un désir d’harmonie » entre ses « convictions », ses « valeurs » et sa « conscience ».
« J’étais face à un dilemme. Soit trahir mes convictions en allant au congrès du RHDP…soit rendre ma démission de mes fonctions de président de l’Assemblée nationale et ainsi être capable de me regarder moi-même dans une glace », assure-t-il avant d’ajouter qu’aucune autre alternative ne s’offrait à lui.
Guillaume Soro a également fait savoir que son choix de « rendre le tabouret » est aussi mu par son désir de ne point risquer de « mettre en péril la paix fragile » du pays. Car convaincu, qu’il est qu’un refus de démissionner de sa part créerait une crise institutionnelle « déstabilisant avec son cortège de dommages pour son pays ». « Je ne suis pas homme à m’accrocher comme un saprophyte à un poste », assure le désormais ex-chef du parlement ivoirien qui dit être serein en « quittant ce poste aisé pour l’aventure de ses convictions ».
« Je veux que de moi, mes concitoyens, mon épouse, mes enfants, ma famille, mes collaborateurs, mes proches, mes compagnons et je pense ici au député Alain Lobognon et tous les autres proches actuellement en prison, retiennent de moi le souvenir d’un homme de conviction débout face au lendemain même incertains », a insisté Guillaume Soro avant d’annoncer sa démission sous un tonnerre d’applaudissement de dizaines de ses collègues députés. Pour ensuite clore la session et repartir au volant d’un véhicule personnel autre que le command car de fonction de président de l’Assemblée nationale dans lequel il s’était rendu à l’hémicycle.
Une session extraordinaire sous forte sécurité
C’est une session extraordinaire qui s’est tenue sous une forte présence de forces de l’ordre. Tôt dans la matinée, la commune du Plateau où se trouve le siège du parlement ivoirien était bondée d’un nombre inhabituel de policiers. A presque tous les carrefours, leur forte présence était visible. Des barrières étaient même disposées dans certaines rues pour interdire la circulation. Un dispositif sécuritaire qui n’a pas manqué de perturber le trafic. Ce décor était encore visible près d’une heure après la fin de cette session.
Richard Yasseu
Source : rédaction Poleafrique.info