Politique

Assemblées élues, voici pourquoi les femmes sont moins représentées 

Mis à jour le 1 février 2021
Publié le 01/02/2021 à 1:00 , ,

Le taux de représentativité des femmes dans les Assemblées élues est très faible en Côte d’Ivoire. Le pays occupe la 160e place au niveau mondial. Plusieurs raisons expliquant ce fait ont été dévoilées le vendredi 29 janvier 2021 au centre des médias et d’information électorale à Cocody autour du thème « La Représentativité des Femmes dans les Assemblées élues, quels sont les enjeux et les défis de la Loi et de son Décret d’application ? ».

Ces causes ont été dévoilées par Marguerite Yoli-Bi, le Commissaire central à la Commission Électorale Indépendante pour (CEI) et conseillère du la ministre de la Femme et de l’Enfant. Selon elle, le manque de financement serait la première et la principale raison du manque d’engouement chez les femmes pendant les élections en Côte d’Ivoire, notamment les législatives. Ce  manque de moyen financier, a-t-elle indiqué, empêche les femmes d’être le choix des partis politiques lors des élections. « Les élections coûtent chères, or les partis politiques ne portent pas leur choix sur des personnes qui n’ont pas de moyens de financer leur campagne », a-t-elle relevé.

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La tradition africaine, est la deuxième cause évoquée par la conseillère de la Ministre de la Femmes et de l’Enfant. A en croire Marguerite Yoli-Bi, en Côte d’Ivoire, les hommes ont tendance à ne pas faire confiance aux femmes quand il s’agit de confier les postes de responsabilités. Cette perception de la société africaine envers les femmes constitue un frein à leur engagement dans les instances décisionnelles, selon elle. La conférencière exhorte pour ce faire, les hommes à briser cette perception qui déséquilibre davantage la société.

La troisième raison du faible taux de représentativité des femmes dans les Assemblées élues est l’autocensure des femmes elles-mêmes. Les femmes manquent de motivation et de confiance en elles, selon Marguerite Yoli-Bi. Pour changer cette donne, elle recommande aux femmes ivoiriennes de se former.

Pour la commissaire centrale à la CEI, les pouvoirs publics ont aussi leur part de responsabilité dans ce faible taux de représentativité.  Mais depuis quelques années les choses ont commencé à changer, reconnaît la conférencière. Allusion faite à la nouvelle loi votée le 14 octobre 2019 qui recommande aux partis et groupement politiques, 33% de taux de représentativité des femmes dans les choix des candidats lors des élections législatives, régionales et municipales. « Même si ce taux est bas, il est à saluer, car il faut commencer quelque part pour arriver quelque part », a-t-elle déclaré. Avant d’indiquer qu’à travers cette loi, l’Etat montre sa bonne volonté d’améliorer le taux.

Marguerite Yoli-Bi s’est toutefois réjouie du nombre de femmes candidates pour les législatives du 6 mars 2021. Ce taux est satisfaisant, selon elle, car pour la première fois en Côte d’Ivoire, il y avait 212 femmes candidates aux élections des députés. Elle a encouragé les femmes à plus d’engagement en politique afin qu’elles soient représentatives à l’Assemblée nationale. « Ce n’est qu’en grand nombre que vous pouvez vous imposer à l’Assemblée nationale pour adopter des lois qui pourront faire avancer les choses », a-t-elle dit.

Drissa DIANE

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