Ce lundi 13 janvier, le procès de Lamine Diack s’est ouvert au tribunal de Paris. L’ancien patron de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) est poursuivi pour « délit de corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée ». À ses côtés sur la piste, cinq autres athlètes accusés, dont son fils Papa Massata Diack, et l’ancien patron de la fédération russe d’athlétisme Valentin Balakhnichev.
Le scandale avait considérablement terni l’image de l’athlétisme en 2015, précipitant la chute de cet ancien athlète sénégalais et premier dirigeant non-européen de l’IAAF. Novembre 2011, l’IAAF dispose de 23 noms d’athlètes russes suspectés de dopage. Lamine Diack multiplie alors les voyages vers Moscou, accompagné de son fils Papa Massata Diack. Au lieu d’avancer, l’enquête patauge et les dossiers disciplinaires de plusieurs athlètes russes ne sont pas traités à temps, leur permettant ainsi de participer aux Jeux olympiques de Londres 2012. Parmi ces athlètes, les marcheuses Olga Kaniskina et Yuliya Zaripova (3000m steeple) remportent des titres qui leur seront retirés plus tard pour dopage. Durant l’investigation, Lamine Diack reconnaît d’ailleurs que les sanctions ont été « échelonnées pour ne pas plomber l’image de la Russie » à la veille des Mondiaux de Moscou en 2013.
Par ailleurs, l’ancien patron de l’IAAF est également accusé d’avoir monnayé son influence dans les processus d’attribution des Jeux olympiques de Rio-2016, Tokyo-2020, des Mondiaux d’athlétisme 2015 à Pékin ainsi que les Mondiaux-2019 de Doha. Mais, il nie toute implication.
Cet ancien footballeur de 86 ans, reconverti en homme politique (maire de Dakar entre 1978 et 1980 puis parlementaire de 1978 à 1993) sera jugé par la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, durant six demi-journées d’audience étalées sur deux semaines. Son fils, Papa Massata Diack a quant à lui sprinté en direction de Dakar.
Manuela Pokossy-Coulibaly
7info.ci