Coup d’État dans coup d’État…. On pourrait en rire si ce n’était dramatique ! Le dernier coup tordu orchestré par ceux-là mêmes qui avaient mené le coup d’État au Mali contre le Président légitime Ibrahim Boubacar Keita en août 2020 est une catastrophe pour le pays.
Mécontents d’un remaniement gouvernemental, ils ont arrêté et démis de leurs fonctions le Président de la transition et le Premier ministre, tous deux des civils, mettant en péril le processus de transition élaboré après le coup d’État et validé par les instances internationales.
Évidemment, les réactions internationales, régionales ou mondiales, démontrent le risque que le Colonel Goïta et ses sbires font prendre au Mali. Car ce pays, dont les ennuis ne font que s’accumuler, perd de facto sa place dans le concert des nations. Sans compter les sanctions qui ont commencé à tomber, vont s’intensifier et les aides qui ne manqueront pas d’être coupées.
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Les militaires à la tête de la junte sont-ils devenus fous? Agissant ainsi, ils démontrent un manque absolu de sens de l’intérêt général. Manifestement, ce qui les préoccupe, c’est eux-mêmes. Pas vraiment la lutte contre les groupes terroristes armés qui ont failli emporter le pays, pas trop non plus le sort des populations maliennes, pas exactement la remise à flot d’une économie qui stagne.
Non, c’est leurs intérêts bien compris qu’ils pensent ainsi préserver. Ils oublient que si la communauté internationale les a tolérés, c’est parce qu’ils ont accepté de partager le pouvoir avec des civils pour piloter la transition et ramener leur pays à la normale. Avec cette action irréfléchie, ils signent eux-mêmes l’acte de leur fin prochaine au pouvoir.
Ils tomberont vite dans les oubliettes et rien d’eux ne restera que le désordre qu’ils ont ajouté au désordre déjà existant dans un pays aux prises avec les pires difficultés.
Évidemment, les évènements du Mali poussent à réfléchir à la forme que doit prendre, de façon générale, n’importe quelle transition. Soit les militaires la pilotent eux-mêmes et il faut alors trouver un mécanisme de suivi international pour l’encadrer.
Soit la tradition est confiée à des civils avec un certain nombre de garanties données aux militaires. Mais le métissage civils/militaires au sein d’un même pouvoir, fût-il de transition, ne convainc pas. À la communauté internationale d’en tirer les leçons.