Le ministre-gouverneur du district de Yamoussoukro, Augustin Thiam, cadre du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir, a, à mots couverts, repris à son compte ; dimanche, les critiques régulières de l’opposition ivoirienne contre la Commission électorale indépendante (CEI), l’organe en charge des élections.
« Mme Pulchérie Gbalet, j’ai beaucoup entendu parler de vous. Je ne vous ai jamais rencontré. Nous ne nous connaissons pas. Dans votre discours, vous avez soulevé de nombreux points, qui méritent débat et croyez-moi vous serez surprise de mes opinions. Vous avez longuement parlé de la CEI ; Dans un pays démocratique, il n’y a pas de CEI. Pourquoi il n’y en a pas aux Etats-Unis et en France ? Pourquoi est-ce seulement dans les pays du tiers monde ? ça mérite débat », a affirmé Augustin Thiam, dans son discours, à l’ouverture de la rentrée politique du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), le parti politique de l’opposant Charles Blé Goudé.
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Invité à cette cérémonie par l’ex-leader des Jeunes patriotes, qu’il avait deux jours plus tôt, en audience, à ses bureaux, Augustin Thiam, toujours cash et qui s’illustre de plus en plus par des positions contraires à celles de son parti, réagissait ainsi au discours de la figure de la société civile Pulchérie Gbalet.
La présidente d’Alternative Côte d’Ivoire (ACI) avait vertement critiqué la composition actuelle de la CEI, qu’elle accuse, comme l’ensemble de l’opposition ivoirienne, d’être à la solde du pouvoir.
Jusqu’en 1995, les élections étaient organisées en Côte d’Ivoire par le ministère de l’Intérieur. Les critiques de l’opposition contre l’administration territoriale, accusée de partialité, avaient conduit à partir de 2000 à la mise en place de la Commission nationale électorale (CNE), puis en 2010 de la Commission électorale indépendante (CEI), composée dans sa mouture actuelle essentiellement de représentants de partis politiques.
Serge Alain Koffi