Le spectre de la grève des syndicats de la Fonction publique ivoirienne plane encore. Ce mardi 27 décembre 2016 sur Facebook, une publication du Réseau des Instituteurs de Côte d’Ivoire (Rici) maintient la pression sur le gouvernement Duncan.
Joints par téléphone, des responsables syndicaux affirment que le bras de fer entre les syndicats et l’Etat n’est pas encore terminé.
Aux dires de leurs porte-paroles, le Rici, l’Isepcci, l’intersyndicale de l’enseignement préscolaire et primaire de Côte d’Ivoire, le Midd, Mouvement ivoirien pour la défense de leurs droits et la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur de Côte d’Ivoire semblent être déjà prêts à reconduire la grève annoncée du 9 au 13 janvier 2017.
Zadi Gnagna de la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur de Côte d’Ivoire indique à Politikafrique.info que les discussions ont commencé. Sauf que pour l’heure, aucune solution ne pointe à l’horizon.
« Les discussions ont commencé les 21 et 22 décembre 2016 avec le gouvernement. Il y a eu un atelier pour passer en revue l’ordonnance sur les retraites. Nous avons fait des propositions pour extirper toutes les préoccupations anti-sociales et les points confligènes. Nous avons donc fait des propositions au gouvernement. On attend qu’il réagisse avant le 9 janvier date de début de notre grève », indique-t-il.
Toutefois, Zadi Gnagna révèle que la balle est du côté de l’Etat à qui la confiance toute entière est accordée.
« Nous avons confiance au gouvernement, c’est pourquoi, nous posons nos problèmes. Nous attendons des réponses concrètes aujourd’hui, sur la question de la retraite, il y a des points choquants et le gouvernement doit prendre des mesures immédiates. Au-delà, il y a les stocks des arriérés depuis 2009, l’indice référentiel de base décrété en 1961, la grille salariale, les taxes sur le bulletin de salaire, les allocations familiales » énumère le responsable syndical avant de finir sur « Nous allons aborder les questions une à une dans l’intérêt du secteur public et dans l’intérêt de l’Etat » rassure-t-il.
Mesmin Comoé, du Mouvement ivoirien pour la défense de leurs droits, les pourparlers initiés se limitent à la forme. Les questions de fonds ne sont pas encore abordées.
«Malheureusement, il n’y a pas encore eu jusqu’à présent des débats de fond avec les ministères de tutelle. En ce qui concerne les principales revendications, c’était la question des arriérés liés aux changements indiciaires et arriérés liés aux indemnités de logements qui depuis 2009 ne sont pas payés » fait-il savoir à Politikafrique.info.
Mesmin Comoé ajoute qu’il leur faut insister pour obtenir un règlement global pour la fonction publique ivoirienne.
« Il y a également les questions de la réforme au niveau des enseignements préscolaire et primaire qui obligent à faire les cours les mercredis. Il y a la question des libertés syndicales, la question de la retraite et aussi, certains de nos camarades ont leurs salaires sous contrôle depuis la grève initiée pour les cours du mercredi », révèle- t-il en cette période de fête.
Pour sa part,Kouamé Berthoni du Réseau des Instituteurs de Côte d’Ivoire (Rici) estime aussi que la balle est dans le camp des autorités qui semblent ne pas entendre les demandes essentielles des syndicats depuis le 5 novembre dernier.
« Au niveau des instituteurs, il n’y a absolument rien, comme dans le cas général des fonctionnaires de Côte d’Ivoire. Lors de notre assemblée générale tenue le 23 décembre dernier, il en ressort la reconduction de la grève à compter du 9 au 13 janvier prochain. Car, depuis la suspension des cours du 5 au 11 novembre, aucune négociation constructive n’est enregistrée. Encore rien pour dénouer nos 8 revendications dont la suppression des cours le mercredi et récemment l’interdiction aux instituteurs de participer aux concours de l’inspectorat de l’enseignement préscolaire et primaire », termine Kouamé Berthoni, porte-parole du Rici, joint par politikafrique.info ce matin.
Moïse ACHIRO.
Source : Politikafrique.info