Suite à la consolidation de données sur la mortalité maternelle en Afrique, la Côte d’Ivoire enregistre 617 décès dus à l’avortement chaque année. Une situation qui amène l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire à militer pour la dépénalisation de l’avortement dans le pays.
Selon le guide produit par l’Organisation Population Reference Bureau (PRB), plus de 8 millions d’avortements ont lieu chaque année sur le continent africain dont trois quarts sont réalisés dans des conditions non sécurisées. Les sous-régions d’Afrique affichent des taux d’avortement similaires soit entre 31 et 38 avortements par an pour 1000 femmes en âge de procréer.
Mais ce qui inquiète, ce sont les conditions de sécurité de ces interventions. Selon les estimations, en 2017, 15 000 avortements ont été réalisés en Afrique. En Côte d’Ivoire, on estime que 614 femmes décèdent chaque année du fait de ce phénomène. Un nombre que les organisations de défense des droits de la femme souhaitent faire baisser en militant pour la dépénalisation de l’avortement dans le pays.
« En Côte d’Ivoire l’avortement n’est autorisé que dans deux cas selon le code pénal. Lorsque la vie de la mère est en danger et en cas de viol. Cependant nous estimons que cela ne suffit pas. Avec plusieurs organisations, nous faisons un plaidoyer afin que la santé de la reproduction ait un cadre juridique de sorte à sauver la vie de la femme et de l’enfant. Cela concerne l’accès aux soins relatifs à la grossesse et à l’avortement sécurisé. Car on se rend compte que malgré l’interdiction, les chiffres flambent. Il faut donc prendre une loi pour sécuriser l’avortement dans le pays », a réagi à 7info, Rogatienne Degrou, juriste et membre de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire.
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L’organisation mondiale de la santé (OMS) considère qu’un avortement est sécurisé lorsqu’il est réalisé selon les directives de l’OMS par un prestataire qualifié utilisant une méthode recommandée et appropriée à l’avancement de la grossesse. A l’échelle mondiale, environ 55% des avortements sont sécurisés. En Afrique, seuls 24% le sont. L’avortement en Côte d’Ivoire se heurte surtout à des considérations religieuses, culturelles, morales et même politiques. Conséquence, seule une femme sur quatre, pratique l’avortement sécurisé.