Société

Baisse du taux de fécondité en Côte d’Ivoire, voici les raisons selon un sociologue

Mis à jour le 16 septembre 2022
Publié le 14/09/2022 à 5:00 , ,

Les femmes ne sont-elles plus fécondes ou sont-ce les hommes qui ont peur d’avoir beaucoup d’enfants ? Selon le dernier rapport démographique sur la Côte d’Ivoire, l’indice de fécondité a baissé dans le pays. Une situation qui soulève des questions.

 

L’information est tombée lors de la rentrée ministérielle, le 6 septembre 2022. L’indice de fécondité en Côte d’Ivoire a baissé. Les femmes ne font plus beaucoup d’enfants comme c’était le cas les années précédentes. Le taux de fécondité est passé de 5.4 en 1999 à 4.3 en 2022.

Une situation qui soulève des questions pour comprendre les raisons de ce phénomène d’autant que le nombre d’habitants est passé de 22 millions en 2014 à plus de 29 millions en 2022, selon le dernier recensement général de la population et de l’habitat (RGPH).

Interrogé sur le sujet, Dr Yao Albert, enseignant-chercheur en sociologie à l’université Lorougnon Guédé de Daloa, analyse pour 7info, cette baisse.

« Traditionnellement, les facteurs qui expliquent la baisse de la natalité sont : l’augmentation du revenu, le changement de valeur et d’attitude, le niveau d’éducation, la participation des femmes au travail, le contrôle étatique de la démographie, l’augmentation de l’âge des parents, l’utilisation de la contraception. En Côte d’Ivoire, la baisse de la natalité pourrait s’expliquer par l’adoption de la stratégie mondiale sur la transition démographique avec la promotion des programmes de planification familiale et l’entrée massive des femmes dans le monde du travail », a-t-il indiqué.

La Côte d’Ivoire n’est donc pas en marge du système mondial de démographie. Mais selon le spécialiste, d’autres facteurs internes peuvent expliquer la baisse de la natalité dans le pays. Notamment la pression sociale qui oblige les familles à une planification des naissances.

« Le coût de la vie et le coût de la scolarité amènent les parents à limiter le nombre d’enfants afin de pouvoir assurer leur éducation dans des écoles prestigieuses. Aujourd’hui, les contraceptifs sont accessibles et parfois gratuits dans les services de santé scolaire et universitaire adolescents et jeunes. De plus, même si nous assistons généralement à la grossesse chez les adolescentes en milieu scolaire ivoirien, après cette première grossesse, la plupart des filles attendent d’avoir une situation stable avant de faire d’autres enfants », fait savoir le Dr Yao Albert.

« Par ailleurs, même si la prise en charge d’un enfant est devenue onéreuse, il faut y ajouter l’entrée tardive des jeunes dans le monde du travail. Cette entrée tardive favorise l’adoption de méthodes contraceptives qui a pour corollaire, la réduction du nombre de naissances », a ajouté le sociologue.

Les mentalités ont évolué, les habitudes aussi. La baisse de la fécondité en Côte d’Ivoire loin d’être un phénomène inquiétant se présente comme le reflet d’une société de plus en plus moderne.

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