« 2021 a été une année exceptionnelle pour nous dans la région Afrique et Moyen-Orient avec un chiffre d’affaires de 2,4 milliards de dollars », indiquait Sunil Kausal, PDG régional Afrique et Moyen-Orient de la Standard Chartered bank dans un communiqué en février dernier. Un produit net bancaire qui dépasse d’environ 400 millions de dollars les revenus réalisés dans la zone Europe et Amérique qui eux étaient de 2 milliards de dollars. Comment comprendre ce revirement au vu de telles performances ?Améliorer ses bénéfices en se concentrant sur les marchés à plus forte croissance de la région, c’est le nouvel objectif de la multinationale. L’Arabie saoudite et l’Égypte sont donc les pays qui accueilleront des filiales du groupe bancaire britannique dans la zone Afrique-Moyen-Orient. Selon un rapport publié sur le site Open Edition Journal, « le système bancaire égyptien a réussi jusqu’ici à réaliser l’objectif de la politique monétaire du programme d’ajustement structurel, à savoir rendre l’économie égyptienne solvable vis-à-vis de ses créanciers internationaux ». De son côté, le système bancaire saoudien a été classé le plus fort de tous les systèmes bancaires du Conseil de coopération du Golfe (CCG) dans l’environnement actuel, par l’agence de notation S&P Global Ratings en 2021. « Les banques saoudiennes devraient connaître un regain des indicateurs de rentabilité, grâce aux avantages que les prêts hypothécaires et la mise en œuvre du plan de développement pour l’avenir dans divers secteurs non pétroliers procurent aux banques saoudiennes », révélait cette agence de notation. Quelques raisons qui auraient fait pencher la balance du côté de ces deux pays.
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La Côte d’Ivoire qui abrite l’une des filiales de la Standard Chartered bank, ne sera probablement pas épargnée par cette vague de retraits. En effet, « le groupe bancaire britannique prévoit également d’abandonner ses activités de banque de détail, de banque privée et de banques de petites entreprises en Côte d’Ivoire et en Tanzanie, pour se concentrer sur les entreprises, le commerce et les institutions », apprend-on du confrère Jeune Afrique. Depuis 2001, la Standard Chartered bank Côte d’Ivoire S.A est une filiale du Groupe Standard Chartered bank et la seule franchise du groupe en Afrique de l’Ouest francophone. En mars 2018, le groupe bancaire lançait sa 1ère banque digitale en Afrique depuis la Côte d’Ivoire. C’est à l’évidence un partenaire de choix que pourrait perdre ainsi l’État ivoirien.
« Toutefois, cette fermeture de service sera précédée d’une transition au cours de laquelle toutes nos activités se dérouleront normalement. Tout en vous assurant de notre volonté de toujours vous servir, nous vous tiendrons informés de tout développement ou éventuel changement pertinent », rassure la Standard Chartered Bank dans un communiqué.
Depuis quelques années, le continent africain enregistre le retrait de plusieurs grands groupes bancaires pour motif principal « d’amélioration de performance ». Le mois de mars 2022 a vu le groupe français BNP Paribas annoncer son retrait de sa filiale ivoirienne, la BICICI, à l’instar de celles du Burkina Faso, de la Tunisie, de la Guinée, du Mali et des Comores, plutôt en 2021.