14 ans après la plainte de l’ONG Transparency International France, Teodorin Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale, a finalement été condamné le mercredi 28 juillet 2021, pour des biens mal acquis en France. Outre le fils du président Obiang, certaines familles de dirigeants africains telles que les Bongo du Gabon, les Sassou du Congo Brazzaville, sont aussi l’objet de poursuites.
La justice internationale a-t-elle décidé de traquer les africains auteurs supposés de détournement de deniers publics ? Après la condamnation du vice-président de la Guinée Equatoriale Teodorin Obiang, des familles présidentielles africaines sont aussi l’objet de poursuites pour le même dossier des « biens mal acquis ».
Le cas Christel Sassou-Nguesso
Deux procureurs fédéraux de Floride (USA) ont engagé en juin 2020 une procédure en vue de saisir une luxueuse propriété appartenant à Christel Sassou-Nguesso, fils du président congolais. Le bien immobilier d’une valeur de 3 millions de dollars, soit 1, 657 milliard de FCFA, aurait été acquis selon les magistrats américains, avec de l’argent public détourné, entre 2011 et 2014. A l’époque Christel Sassou-Nguesso dit Kiki le pétrolier était le numéro 2 de la juteuse Société nationale des pétroles du Congo (SNPC).
D’après les procureurs américains, l’homme de 46 ans aurait détourné l’argent du compte de la SNPC au profit de ses sociétés écrans pour ensuite envoyer cet argent aux USA. Kiki le pétrolier est aussi accusé d’avoir accepté des « pots-de-vin » en échange d’attribution de contrats pétroliers. L’homme a toujours nié toutes les accusations dont il est l’objet.
Biens mal acquis des Bongo, PNB Paribas citée
Au cours de son long règne 1967-2009, l’ex-président gabonais Omar Bongo et sa famille ont acquis une douzaine de biens immobiliers à Paris et à Nice, évalués à près de 32 millions de d’euros (21 milliards de FCFA). Des proches du défunt chef de l’Etat versaient des espèces à la BGFI de Libreville, la banque à son tour transférait les sommes sur le compte de la maison mère à la BNP Paribas. Soupçonnée d’avoir blanchi des dizaines de millions d’euros de l’argent public gabonais, la première banque de France (PNB Paribas) a été mise en examen pour « blanchiment de corruption et de détournement de fonds publics » à la mai 2021.
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La condamnation à trois mois de prison avec sursis et 30 millions d’euros (19,7 milliards de FCFA) d’amende du vice-président équato-guinéen agitent le landerneau politique africain. Est-ce la fin de l’impunité pour les chefs d’Etat et les dignitaires africains qui ont pour seconde fonction le blanchiment en Occident des fonds publics détournés dans leur pays? Et certains se posent déjà la question de savoir qui sera le prochain, car pour financer leur vie fastueuse en Europe ou en Amérique, les membres des familles présidentielles ont toujours eu recours aux détournements de l’argent public.
Arnaud Houssou