Côte d’Ivoire

Bonne gouvernance- Voici les corrupteurs ivoiriens, les couches professionnelles concernées

Mis à jour le 24 septembre 2018
Publié le 23/10/2017 à 4:39

Afrobaromètre, réseau panafricain qui mène des études sur la bonne gouvernance, a publié les résultats de son dernier sondage sur la corruption, réalisé en Côte d’Ivoire entre 2016 et 2017. Il ressort que plusieurs secteurs d’activités sont touchés par ce phénomène. La Police et la Gendarmerie, en tête de liste.

 On ne cessera de le dire, la corruption est un facteur du sous-développement. Selon les experts en développement, l’Afrique est le continent le plus corrompu au monde. Et les récentes études menées sur le continent, notamment en Côte d’Ivoire ne rassurent pas. Afrobaromètre, un réseau de recherche panafricain et non partisan sur la démocratie, la gouvernance, les conditions économiques et les questions connexes, a réalisé une étude sur les causes, les acteurs de la corruption et son impact sur la société.

 L’enquête effectuée sur « 1200 ivoiriens adultes » avec une marge d’erreur très faible, (+/- 0,3 %), révèle que plusieurs secteurs d’activités en Côte d’Ivoire, sont touchés par ce phénomène. La plateforme panafricaine a fait le classement des couches socioprofessionnelles gangrenées par la corruption. Selon le document, en 2017, « les citoyens estiment que les plus corrompus sont les agents de Police et de la Gendarmerie (49%), viennent ensuite les hommes et femmes d’affaires (45%), suivis des agents du gouvernement (33%), des conseillers communaux et régionaux (32%) et des magistrats (31%) ».

Mais le sondage poursuit et révèle qu’il y a aussi corruption au sommet de l’État avec « les députés de l’Assemblée nationale (31%) et les officiels de la République (28%) ». Au final, les moins corrompus dans le pays, sont les hommes religieux (13%). Afrobaromètre indique par ailleurs, que les corrupteurs sont généralement des « personnes aisées ». Elles payent des pots-de-vin pour éviter de s’acquitter de droits de taxes ou pour obtenir des marchés. Les ivoiriens de classe moyenne, payent eux aussi des pots-de-vin mais plutôt pour éviter des difficultés. Des actes de corruption qui se sont multipliées ces dernières années. Car selon le réseau panafricain, entre 2014 et 2017, le phénomène a atteint un seuil inquiétant.

 L’action de l’État, insuffisante

 Selon une enquête menée par la Banque Mondiale entre novembre 2006 et janvier 2007, il ressort que sur 51 pays classés en Afrique, la Côte d’Ivoire vient en 47è , position des pays les plus corrompus sur le continent.

Des efforts sont faits par les dirigeants ivoiriens pour tenter d’endiguer la corruption, reconnait Afrobaromètre, mais selon les populations, le gouvernement répond « mal ou très mal » face à ce problème. « La proportion de ceux qui désapprouvent la performance du gouvernement a augmenté de 18 points entre 2013 et 2017, passant de 41% à 59% ». Six ivoiriens sur 10, estiment que le niveau de la corruption a connu une hausse significative en 2016.

Cependant si cette insatisfaction est générale, il existe certaines régions où l’action de l’État est moins dépréciée. Il s’agit du Béré, du Tchologo, du Bafing, du Kabadougou et du Poro. Outre ce fait, certaines personnes affirment que la peur de représailles pour dénonciation d’acte de corruption, freine les bonnes initiatives du gouvernement ivoirien.

 Mais, le pays devra fournir plus d’effort pour aller à l’émergence tant prônée en 2020. A commencer par le secteur de la sécurité, le plus touché, comme révélé par Afrobaromètre.

Éric Coulibaly

Source: Rédaction Poleafrique.info

 

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