Côte d’Ivoire

Bouaké- 1er Mars, la traque aux mototaxistes sans papiers, l’Etat veut privilégier les ivoiriens

Mis à jour le 14 février 2019
Publié le 14/02/2019 à 11:34 , ,
La traque aux transporteurs urbains à moto commence le 1er mars prochain avec pour objectif de privilégier les ivoiriens dans ce secteur du transport, mais avec les documents en règle.
 
Il y a eu la semaine dernière une manifestation des conducteurs de motos-taxis de Bouaké. Ils manifestaient contre la décision des autorités du ministère des transports, de la sécurité intérieure, de la mairie et de l’administration du territoire de mettre un holà au désordre ambiant dans la ville de Bouaké, deuxième grande ville du pays, au Centre-Nord de la Côte d’Ivoire.
 
« Si nous sommes restés indifférents à leur manifestation, c’est parce que le 1er mars, sans état d’âme, nous appliquerons les règles de contrôle » soutient une source sécuritaire sur place.
 
Pour mener à bien cette mission, « nous avons tenu une réunion avec toutes les composantes des corps de sécurité auxquelles nous avons joint l’armée » précise notre source. La réunion a eu lieu pendant 48h, samedi 9 et dimanche 10 février dernier. Il y a avait, le préfet Tuo Fozié, le préfet de police, le commandant de la légion de gendarmerie, les hauts responsables de l’armée.
 
« On ne s’est pas occupé d’eux par rapport à l’école car nous allons régler facilement leur cas. On va exiger le titre de transport qui est un document que seuls les ivoiriens peuvent détenir » a poursuivi notre source.
 
Le transport urbain ou inter-urbain à moto est rentré dans les mœurs dans les ex-régions sous contrôle de l’ex-rébellion de 2002 à maintenant. Avec la crise militaro-politique, les transporteurs avaient, soit fui les zones, soit stationné leurs véhicules de peur de se les faire arracher. Pour palier au manque de moyens de transport, des particuliers ont trouvé la parade dans la ville de Korhogo d’abord puis à Bouaké ensuite, Odiénné plus tard, ce moyen de transport à moindre coût pour effectuer les courses. Et quand survient le processus DDR, l’ONUCI inscrit ce volet parmi ses mille micro-projets qui visaient à réinsérer des ex-combattants démobilisés dans le tissu économique. L’ex-PNRCC en avait aussi remis à cette cible. A côté de cette frange de la population qu’il fallait occuper pour éviter une insécurité déjà ambiante dans ces régions, des civils s’y sont mis. De hauts responsables également avec de grands parcs moto. 
 
Toutefois, peu de conducteurs, des jeunes pour la majorité, n’a de permis de conduire ni les documents afférents au transport de personnes ou de biens. Si les chauffeurs de taxis en voiture les ont tolérés après quelques mouvements de grève, ils demandent un traitement équitable face à l’Etat. Jusque-là, seules les mairies tirent profit de ces contribuables au nombre croissant par le paiement mensuel de 3000 F le mois comme taxe communale.
 
Avec les accidents souvent mortels, les pouvoirs publics ont donc décidé de réagir avec fermeté à partir du 1er mars prochain. Fini la pagaille à Bouaké et seuls ne pourront rouler que les détenteurs de documents de transport agréés, de casque et de permis de conduire. Le préfet Tu Fozié et le maire Nicolas Djibo les ont une fois eu un échange avec ces conducteurs de motos taxis pour leur expliquer le bien-fondé de cette décision de normalisation.
 
Adam’s Régis SOUAGA
Source: rédaction Pôleafrique.info
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