Les appels téléphoniques nocturnes n’ont pu détourner les têtes couronnées de la région de Gbèkè de leur volonté d’œuvrer à l’apaisement, à la cohésion sociale entre les Ivoiriens d’où leur présence massive ce samedi 23 mars à Bouaké en réponse à l’appel de leurs fils et filles du RHDP.
Kouakou Louis Habonouan, fils de Brobo, ancien député de Bouaké sous-préfecture, président du conseil d’administration de l’ONEP a été investi ce jour, Coordonnateur régional du mouvement pro-RHDP, « Sur les traces d’Houphouët-Boigny » devant la chefferie traditionnelle venue du grand bassin Akan, et une forte mobilisation de 816 chefs traditionnels de la région de Gbèkè dont les treize cantons de Bouaké.
« Nous avons reçu des appels nous déconseillant de ne pas répondre à l’invitation de nos cadres. Nous avons dit non sinon le jour où vous viendrez, nous ne viendrons pas. Nous sommes des chefs et au-dessus de la mêlée » rapporte un chef de canton à Poleafrique.info. Aucun murmure ni huée mais de la sérénité et une attention soutenue, à l’image de la posture d’un chef. Voici l’image que la grande chefferie de la région de Gbèkè a passée comme message-réponse à l’invitation d’Henri Konan Bédié à huer les émissaires d’Alassane Ouattara.
En soutien 911 autres chefs traditionnels se sont joints à leurs frères de Bouaké et de sa région pour célébrer la paix et la cohésion sociale entre les fils d’Houphouët-Boigny qui ont choisi de suivre ses traces. « Je suis venu porter le rêve du père fondateur dont l’héritage, le dialogue devra être préservé. Le dialogue a toujours été l’arme secrète » a insisté le président exécutif national du mouvement Sur les traces d’Houphouët-Boigny dont le Vice-président chargé de la région du centre n’est désormais que Kouakou Louis Habonouan.
A lui, le ministre des Ressources halieutiques et animales a traduit la fierté qu’il incarne pour le mouvement, faisant savoir à la chefferie traditionnelle réunie, que « nous n’avons d’autre choix que nous entendre, ne vous laisser pas diviser, nous n’avons pas le droit de nous laisser diviser, c’est comme cela qu’on se comporte quand on se dit disciple d’Houphouët-Boigny » a-t-il soutenu.
« Allah Gnissan est et demeure »
« Je remercie le Président Allah Gnissan » a soutenu le nouveau Coordonnateur de Sur les traces d’Houphouët-Boigny, emboitant le pas au porte-parole du chef de canton Nanan N’goran Koffi qui a fait savoir que « nous reconnaissons le nom Allah Gnissan à Alassane Ouattara. »
Devant 46 chefs de villages Akouè et Nanafouè, le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié avait annoncé la non-reconnaissance de ce nom de baptême qu’il a lui-même donné en novembre 2010. C’est en réponse à cette boutade que Bouaké a répondu, en soutenant que ce nom de baptême est toujours d’actualité. Louis Habonouan a condamné la propension à vouloir maintenir une guéguerre entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié.
Koffi N’dri Elwis, président du comité d’organisation de cette grand-messe à la paix et au RHDP a rappelé que « le rêve de la paix durable ne doit plus être menacé » avant d’insister sur le fait que « nous sommes un peuple de paix, maintenons plus de cohésion sociale en nous mettant sir les traces du père fondateur » a-t-il invité.
Face à une mobilisation qui selon les dires « a surpris » plus d’un, en présence des représentants de la Reine, Amadou Koné, ministre des Transports et cadre de la région a insisté sur les investissements dont Bouaké va bénéficier. « 60 milliards FCFA d’investissement seront réalisés dans la région. C’est dans l’union et la paix que nous embraquerons dans le train de l’émergence » a-t-il soutenu.
Etablissements Robert Gonfreville, ex-Trituraf, vers la réouverture
« Les discussions pour la réouverture de certaines usines emblématiques sont sur la bonne voie » a annoncé le ministre Amadou Koné qui a par ailleurs annoncé la construction de 84 collèges de proximité dans la région et indiqué le début des travaux de reprofilage des voies de communication dans la ville de Diabo. « Bouaké saura lui rendre la monnaie » a assuré Amadou Koné.
Invité spécial de cette rencontre de Bouaké, Adama Bictogo qui prenait du plaisir à retrouver ses parents de Didiévi a salué Mme Ehui, présidente des femmes du RHDP, honorable Aboh Faustin, Lenissongui Coulibaly, PCA de la Lonaci, et Silué Kagnon sans oublier les nombreux cadres de la région accourus soutenir cette initiative de Kouakou Louis habonouan.
« Je suis sans voix devant ce parterre de chefs traditionnels » qu’il a invité à préserver la cohésion sociale et la paix. »Chers chefs, nous sommes vos enfants. En bas, au fond, nous sommes tous des frères, la politique peut nous amener à dire certaines choses mais nous sommes tous frères.Chers parents, il n’y a pas de problème, même si des gens veulent en créer. Il n’y a pas de développement sans fraternité. A ceux qui veulent opposer la gestion clanique, nous leur opposerons la fraternité » a assuré Adama Bictogo qui a annoncé que « d’ici fin Mai, vous verrez les premiers murs de la maison des chefs de la région de Bouaké », une des doléances formulées par la chefferie traditionnelle.
Une joie pour Kobenan Kouassi Adjoumani qui a rappelé que « notre prophète, c’est le président Félix Houphouët-Boigny et la religion qu’il nous a laissés est la paix. » Il a rappelé les conséquences de la désunion des enfants du père fondateur, insistant sur le fait que « quand les enfants d’Houphouët-Boigny se sont remis ensemble, la paix et le développement sont revenus. Alassane Ouattara élargit les sillons construits par Houphouët-Boigny » a soutenu le président exécutif de Sur les traces d’Houphouët-Boigny, avant de reconnaître que « tout n’est pas parfait ».
« Evitons de mettre les problèmes de personne au-dessus de l’intérêt général, montrons nous dignes du président Houphouët-Boigny, soyons de vrais disciples d’Houphouët-Boigny » a-t-il recommandé aux uns et aux autres.
Adam’s Régis SOUAGA, envoyé spécial à Bouaké
Source : rédaction Pôleafrique.info