Deux truelles pour Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, du sable mélangé au ciment, une pierre en granite que les deux présidents ont consolidé, a été l’acte solennel de pose de la première pierre du nouveau grand marché de Bouaké dont les travaux finiront dans 27 mois.
Pour cette cérémonie, ce sont 1000 chefs de village et chefs de communauté qui étaient rassemblés à la tête d’une forte population, mobilisée pour la circonstance. Un seul discours du maire, Youssouf Nicolas Djibo, étreint par une émotion compréhensible tant ses concitoyens ont longtemps attendu.
En 1998, un incendie ravage le grand marché de la ville, plaque tournante du commerce sous-régional. En ce temps, il se racontait que la recette municipale mensuelle culminait à au moins 1 milliard FCFA ! En dépit des trafics de timbre et des petits détournements effectués par les collecteurs.
« Dans la vie d’une nation, des événements particulièrement importants exigent qu’on les marque dans le marbre, pour ne pas oublier, pour que les générations futures sachent d’où elles viennent et où elles vont, lorsque les témoins actuels auront disparu » a indiqué le maire de Bouaké.
« Et le rendez-vous de ce jour en fait partie » croit savoir Nicolas Djibo, fils du premier maire de la commune de Bouaké, heureux d’être ce maire qui a accueilli un président français en exercice sur les terres de Nanan Koua Gbèkè.
Pour lui, « Le caractère exceptionnel de l’évènement qui nous réunit ce jour sur ce site de la ville, pour poser la première pierre du nouveau Grand Marché de Bouaké, l’ancien s’étant consumé dans les flammes en une sombre nuit de février 1998, nous conforte dans la conviction que, Bouaké, notre très chère et belle cité, renaît de ses cendres grâce à votre engagement ferme à nos côtés et à la solidarité du peuple Français. »
« Vous êtes un homme de parole : vous nous avez promis cette belle infrastructure et vous l’avez réalisée » a-t-il indiqué à l’endroit d’Alassane Ouattara qui, en visite d’Etat dans la région, en juillet 2013, avait promis la reconstruction de ce grand marché, au cœur de toutes les stratégies de développement de la ville.
Nicolas Djibo a estimé que la France est un « pays lointain, mais si proche de notre cœur » dont la présence du président ce jour à bouaké, sous un chaud soleil, est le symbole de la « solidarité » du peuple français avec les Ivoiriens.
Cette reconstruction du grand marché signe le renouveau pour la ville de Bouaké, une ville qui au fil des ans, après l’incendie du grand marché, a reçu des balafres indélébiles du fait de la rébellion.
C’est un financement de l’AFD, l’agence française de développement estimé par le maire à 30 milliards FCFA qui permettra la réalisation de ce chantier dont les cinq blocs porteront les noms de tous les anciens maires de la commune, Konan Blédou, Konan Konan Denis, Konan Antoine, Fanny Ibrahima.
Adam’s Régis SOUAGA, envoyé spécial à bouaké
7info