Après un séjour carcéral, beaucoup ne vendaient pas cher sa peau. Mais Lula da Silva a déjoué tous les pronostics. Il a réussi à nouveau à se faire élire à la tête du Brésil en remportant le scrutin présidentiel du 30 octobre 2022. Qui est donc cet ouvrier devenu président à plusieurs reprises ?
Né en 1945 de parents paysans et analphabètes, Luiz Inâcio Lula da Silva arrête l’école à douze ans pour exercer des petits métiers. À 18 ans, il est ouvrier tourneur. Dix ans plus tard, il est nommé contremaître. En 1969, il entre dans le syndicalisme. Militant actif, en 1975, il devient président du syndicat des métallurgistes de São Paulo dont le nombre de membres s’élève à environ 100 000.
En 1980, Lula prend la tête des premières grandes grèves qu’affronte le régime militaire. Il est emprisonné pendant un mois. Ce séjour carcéral lui vaut une notoriété parmi les couches politisées du Brésil. Dès le retour au multipartisme, il fonde le Parti des travailleurs (PT) dont le but est d’unifier les travailleurs.
En 1982, Lula da Silva est candidat au poste de gouverneur de l’État de São Paulo. Il obtient 10,8%. Quatre ans plus tard, il brigue un siège de député fédéral, le succès est au rendez-vous. Député, il participe à l’Assemblée nationale constituante. Déçu par des élus corrompus, il ne briguera plus jamais de mandat parlementaire.
Toujours sans diplôme, en 1989, Lula da Silva se présente à la présidentielle, il obtient 17,2% des voix. Il se présente à nouveau en 1994, il obtient 27% ; 31,7% en 1998 et 46,4% en 2002. Son élection à la tête du Brésil en octobre 2002 avec 31,3% des suffrages exprimés.
Lorsque Lula prend les rênes du Brésil, la situation économique n’est pas au beau fixe. Le taux d’inflation atteint 12,5% fin 2002, le réal, la monnaie locale s’est fortement déprécié par rapport au dollar américain, la dette représente 59,4% du PIB et le revenu moyen des Brésiliens a chuté de 13,5%. Aussitôt, il met sur pied un mécanisme de réduction des inégalités à travers le transfert de revenu pour les populations pauvres et l’augmentation du salaire minimum.
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Il quitte le pouvoir en 2010. Accusé de corruption et blanchiment, il passe par la case prison (2018-2019), avant de revenir à la tête du Brésil à la suite de l’élection du 30 octobre 2022.