Face à la presse ce mercredi 29 août au siège de son parti à Abidjan Cocody, Maurice Kacou Guikahué le secrétaire national exécutif du PDCI-RDA a demandé le report de la date des élections municipales et régionales. Et s’est insurgé également contre l’utilisation du logo de sa formation politique dans celui du RHDP parti unifié ainsi que contre les menaces sur leurs cadres dans l’administration publique.
C’est un Maurice Kacou Guikahué quelque peu remonté qui s’est adressé à la presse ce mercredi. La raison ? Selon lui, dans le cadre des élections locales, des cadres de son parti font l’objet « d’intimidation » dans l’administration publique où ils occupent des postes de responsabilité aux fins d’être cooptés par leur adversaire le RHDP parti unifié. A l’en croire, il y a une « tentative de débauchage à travers le chantage sur les postes occupés dans l’administration, les intimidations et menaces de tout genre. Nous observons curieusement depuis quelque temps des inspections ciblées dans les municipalités tenues par les cadres du PDCI-RDA candidats à leur propre succession », révèle-t-il. Aussi dénonce-t-il « ces tracasseries qui violent constamment les dispositions de la Constitution ».
Maurice Kakou Guikahué s’est aussi levé contre l’utilisation du logo de son parti. Il a révélé que le PDCI n’est plus membre de la coalition au pouvoir dans sa constitution actuelle dénommée RHDP parti unifié. « Nous rappelons également aux dirigeants du RHDP parti unifié et portons à la connaissance des observateurs de la vie politique nationale que depuis le 8 août 2018, le PDCI s’est retiré de l’accord politique du 12 avril 2018. Par conséquence, le PDCI-RDA n’est pas membre du RHDP parti unifié », rappelle-t-il. En conséquence ajoute le secrétaire national du PDCI-RDA, son parti s’insurge « contre l’utilisation de son logo et dénonce cette manœuvre de manipulation, d’intoxication, de désinformation sources de confusion dans l’esprit des militants du PDCI-RDA et des électeurs ». Le collaborateur de Henri Konan Bédié poursuit en outre que sa formation politique « se réserve le droit d’agir pour protéger son logo régulièrement déposé auprès de l’organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) ».
Le vieux parti a également proposé un report des élections locales prévues ce 13 octobre. Selon Maurice Kakou Guikahué, plusieurs raisons militent en faveur de cette demande. La première dit-il est relative à la libération de 800 personnes annoncées par le chef de l’Etat ivoirien dans son discours à la nation le 6 août dernier. Il fait savoir que cette mesure implique de donner la possibilité aux bénéficiaires de cet élargissement de candidater à ces élections. « Le président Ouattara a fait un discours le 06 août où il a pris une ordonnance pour la libération de 800 prisonniers. Du coup, ces personnes deviennent des candidats potentiels », soutient-il. Il ajoute aussi que la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) annoncée par le chef de l’Etat est aussi une raison.
Pour Maurice Kakou Guikahué enfin, les récentes mutations inattendues au niveau de l’administration publique ivoirienne qui connait en outre des vacances judiciaires, nécessite des aménagements techniques pour permettre à tous d’obtenir les pièces administratives. « Concernant tout particulièrement la date des élections municipales et régionales d’octobre 2018, l’impératif d’inclusivité rappelé par le chef de l’Etat dans son message à la nation le 6 août 2018, commande la prise en compte des vacances judiciaires et du récent mouvement préfectoral qui freine le cours normal de la délivrance des actes administratifs et judiciaires exigés pour la constitution des dossiers de candidature », conclut-il.
Richard Yasseu
Source : rédaction Poleafrique.info