Auto promu général le 22 avril 1967, l’ex-élève de l’école des officiers africains du Sénégal gère le pays d’une main de fer. Dans les années 1970, les terribles sécheresses plongent la Haute-Volta dans une situation d’insécurité alimentaire. Le général Sangoulé Lamizana fait face à des mouvements de contestation, dirigés par des enseignants. La situation devenue intenable, au matin du 25 novembre 1980, il sera renversé par son ancien ministre des Affaires étrangères, le colonel Saye Zerbo. Le colonel-président va suspendre toutes les activités politiques. Il ne fera que deux ans à la tête du pays. Le 7 novembre 1982, il sera à son tour évincé du pouvoir par le médecin commandant Jean-Baptiste Ouédraogo. Le commandant Jean-Baptiste Ouédraogo va vite se brouiller avec les jeunes officiers qui l’ont porté au pouvoir. Leur chef, le capitaine Thomas Sankara, nommé Premier ministre, sera emprisonné. Mais ce dernier, étant populaire auprès de la troupe, sera libéré. Dans la nuit du 4 août 1983, Jean-Baptiste Ouédraogo est arrêté puis conduit au camp commando de Pô. Le pouvoir d’État vient ainsi de changer de camp.
Capitaine Sankara, le plus aimé
Dans l’après-midi du jeudi 15 octobre 1987, alors qu’il est en réunion avec des collaborateurs, un commando dirigé par le lieutenant Gilbert Diendéré attaque le Conseil de l’entente. Le père de la Révolution burkinabé sera criblé de balles. Quelques heures après, son ami et « frère », le capitaine Blaise Compaoré s’autoproclame président du Burkina Faso et procède à une « rectification » de la révolution burkinabé entamée 4 ans plutôt. Il renoue avec l’Elysée dont les relations avec l’ancien régime étaient exécrables.
La rectification en marche
Durant 28 ans, Blaise Compaoré va diriger le Burkina Faso. Si ses détracteurs lui imputent une gestion de main de fer, sous ce dernier, le pays connaîtra une transformation spectaculaire avec la sortie sous terre de joyaux architecturaux dont les quartiers résidentiels Ouaga 2000, les salaires des fonctionnaires, les conditions de vie des burkinabés connaîtront une amélioration. En automne 2014, suite à sa volonté de modifier la Constitution afin de briguer un 3e mandat, il est évincé du pouvoir par une insurrection populaire. Il trouve refuge en Côte d’Ivoire, le pays de son épouse Chantale. Après la chute de Blaise Compaoré, le diplomate, Michel Kafando, sera chargé de conduire le pays vers des élections démocratiques. Le 17 septembre 2015, il est renversé par des militaires. Détenu quelques jours, il sera libéré grâce à une contre-offensive menée par Paul-Henri Sandaogo, capitaine au moment des faits.
Premier scrutin démocratique après l’ère Compaoré
Roch Marc Kaboré remporte le premier scrutin démocratique avec 53,5 %. En novembre 2020, il réussit à se faire réélire, mais la situation sécuritaire marquée par la menace djihadiste va de mal en pis. Cela servira d’argument au lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo, commandant de la 3e région militaire de faire le putsch du lundi 24 janvier 2022.