Suspension des programmes sur le territoire national jusqu’à nouvel ordre, c’est la décision prise par les autorités de la transition burkinabè contre la chaîne de télévision France 24. Le capitaine Ibrahim Traoré et son gouvernement reprochent au confrère français des « largesses éditoriales » au groupe terroriste.
La décision est consécutive à un entretien réalisé avec le leader de AQMI. Il y a deux semaines, explique le porte-parole du gouvernement burkinabè dans un communiqué publié ce lundi 27 mars 2023, consulté par 7info, France 24 présentait une interview accordée au chef de AQMI . Un fait qui n’est pas passé inaperçu au Burkina Faso pour qui ce sont des « largesses éditoriales » accordées à un chef terroriste.
« Le gouvernement a donc décidé en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, de la suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national », a annoncé Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, le porte-parole du gouvernement burkinabè.
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Selon Ouagadougou, « en ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire il offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso ».
Cette mesure de suspension intervient quelques semaines après un avertissement fait à la chaîne de télévision et la radio française RFI. France 24 et RFI on se rappelle avaient été mis en demeure pour leurs traitements de l’enlèvement d’une cinquantaine de femmes dans le Nord du pays.
« Dans le noble combat engagé pour libérer notre pays de la barbarie des hordes terroristes et des bandits armés, le gouvernement prévient qu’il demeurera intransigeant dans la défense des intérêts vitaux de notre peuple contre tous ceux qui joueraient les mégaphones dans l’amplification des actions terroristes et des discours de haine et de division véhiculés par ces groupes armés », prévient le porte-parole du gouvernement burkinabè.
Richard Yasseu