Plus d’extradition. François Compaoré restera en France. Le pays du président Macron a décidé d’annuler le décret qui autorisait cette action judiciaire.
La décision d’extrader François Compaoré avait été prise en 2020 par un décret. Il était question de le transférer au Burkina Faso, son pays, où il est accusé d’avoir assassiné le journaliste Norbert Zongo en septembre 1998.
« Le décret a été abrogé le 13 décembre », a annoncé le président de la chambre des extraditions de la cour d’appel de Paris lors d’une audience mercredi sur la levée du contrôle judiciaire de François Compaoré prononcé en 2017 dans le cadre de la procédure d’extradition, fait savoir le confrère RFI qui donne l’information ce jeudi 21 décembre 2023.
Selon la source, l’abrogation de l’extradition de François Compaoré est « intervenue à la suite de l’arrêt de la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme) du 7 septembre 2023 qui a conclu à la violation de l’article 3 en cas d’extradition du requérant vers le Burkina Faso », a résumé le ministère français de la Justice. Cet article de la Convention européenne des droits de l’Homme interdit la torture, ainsi que des peines ou des traitements inhumains ou dégradants. Le décret d’abrogation, signé par la Première ministre, Elisabeth Borne, est un acte rare, ont relevé deux sources proches du dossier, précise le confrère.
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Le frère de l’ex-président du Burkina Faso, Blaise Compaoré avait été arrêté le 29 octobre 2017 à l’aéroport de Roissy. Son arrestation avait été faite en exécution d’un mandat d’arrêt international lancé par son pays.
L’annulation de la décision d’extradition de François Compaoré intervient dans un contexte où la France et le Burkina Faso n’entretiennent plus de bons rapports. Et ce depuis l’avènement au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré.