Il y a aura du nouveau dans l’habillement des élèves dans les établissements scolaires au Burkina Faso à la rentrée scolaire prochaine. Les autorités de la transition ont décidé de valoriser la tenue traditionnelle du pays. En Côte d’Ivoire, l’initiative peut se faire, estiment des observateurs.
La tenue traditionnelle à la place du kaki scolaire. Au Burkina Faso, c’est ainsi que les choses vont se passer à la prochaine rentrée des classes. En Conseil des ministres du mercredi 9 août 2023, le gouvernement de transition dans ce pays a décidé que le Faso Dan Fani qui signifie ‘’le pagne tissé de la patrie’’, va faire son entrée dans le milieu scolaire. Cette tenue traditionnelle locale, sera portée par les élèves dans tous les établissements publics et privés d’enseignement post-primaire et secondaire de certaines communes urbaines.
Le port du Faso Dan Fani « se fera tous les lundis, jours de la montée des couleurs. Le choix du motif et des couleurs est laissé à l’appréciation de chaque établissement scolaire », fait savoir le gouvernement.
Les établissements publics et privés d’enseignement post-primaire et secondaire des communes urbaines de Koudougou, de Bobo-Dioulasso, de Ouagadougou et de la commune rurale de Sabou, sont les localités concernées pour l’heure.
Possible en Côte d’Ivoire ?
En Côte d’Ivoire, l’initiative peut se faire, estiment des observateurs. Aka Claude Kadio est le président de l’Organisation des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Opeeci), qui est la faîtière de toutes les organisations des parents d’élèves et étudiants du pays. Il est de cet avis.
« C’est faisable, puisqu’il faut affirmer son identité. Si c’est cette tenue qui est une identité voltaïque, c’est normal qu’ils l’utilisent. Si nous les Ivoiriens, nous voulons également affirmer notre identité ivoirienne, nous le pouvons. Sur le plan des habits, il est vrai que nous sommes polyvalents. Mais au Burkina Faso, ils ont adopté cette attitude qui est une uniformisation. Mais lorsqu’on voit, on sait que c’est du Burkina Faso. Si on peut le faire, aussi en Côte d’Ivoire, ce serait bien », commente pour 7info, Aka Claude Kadio.
En Côte d’Ivoire, il existe une soixantaine d’ethnies. Mais aussi une pluralité de tenues traditionnelles. Chaque peuple ou presque, à sa tenue vestimentaire qui lui est propre. Pour le président de l’OPEECI, si cette diversité est une difficulté, elle peut être surmontée.
« On peut toujours faire une sélection et trouver le juste milieu pourvu que ce soit purement ivoirien. C’est ce qui est important. Quelque soit l’ethnie qu’on prend, il faut que celui qui voit, sache que c’est ivoirien. En Côte d’Ivoire, on peut prendre une tenue Attié, Yacouba, Sénoufo, Akan par exemple. Tout cela peut nous inspirer », suggère-t-il.
Des réflexions autrefois en cours dans le pays
Courant octobre 2023, des réflexions étaient menées sur la promotion des tenues traditionnelles. A l’initiative du ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, des experts avaient été réunis à Grand-Bassam pour échanger sur la question du port des tenues locales. L’objectif, avait dit le ministre Souleymane Diarrassouba, était de promouvoir et de valoriser les produits fabriqués localement. Mais surtout d’étudier la possibilité d’instaurer le port de tenues Made in Côte d’Ivoire dans l’administration publique et privée.
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« Il n’est pas question d’instituer une seule tenue vestimentaire, mais d’instituer le port de tenues traditionnelles. Vu que nous avons plusieurs régions et des semaines de travail, dans l’optique de faire la promotion de nos tenues traditionnelles, on peut instaurer le port de tenues traditionnelles provenant de chaque région. Par exemple, on peut dire pour tel jour de la première semaine, du mois, la tenue traditionnelle est le boubou Yacouba : nous avons le modèle homme et le modèle femme. Pour la deuxième semaine du mois, le pagne Baoulé etc », avait proposé à cette période, Dr Kouakou Yao Albert, enseignant-chercheur en sociologie à l’université Lorougon Guédé de Daloa, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire.
Richard Yasseu