La 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun a été émaillée par plusieurs incidents. Sélections nationales, fédérations, joueurs, gardiens et arbitres ont tous été épinglés par la Confédération africaine de Football. Rétrospective.
Le jury disciplinaire de la Confédération africaine de Football (CAF) n’a pas fait dans la dentelle pendant cette CAN 2021. C’est à une pluie de sanctions et d’amendes auxquelles l’on a été donné d’assister à cette grand-messe du football africain.
Les sanctions de groupe
Au chapitre des sanctions de groupe, le premier pays à être frappé, le Gabon. Le 6 janvier 2022, les Panthères du Gabon avaient refusé de loger dans un hôtel approuvé par la CAF. La sélection avait trouvé un autre logement qui lui convenait. Conséquence, 10 jours plus tard, la CAF infligeait une amende de 20.000 dollars aux Gabonais pour non-respect des règlements et directives en matière d’hébergement.
La rencontre Côte d’Ivoire-Algérie comptant pour les phases de groupes tenue le 20 janvier 2022 au stade Japoma de Douala a également fait des émules. Une marée de supporters avait envahi la pelouse à l’issue du match. L’incident a valu aux deux sélections des amendes de 10.000 dollars pour la Côte d’Ivoire et de 5.000 dollars pour l’Algérie. Le Cameroun quant à lui recevra un avertissement de la CAF pour manque de sécurité.
Éliminée après son match contre le pays organisateur de cette CAN, l’équipe des Comores écopera d’une triple sanction. La première pour mauvais flocage sur le maillot de son gardien d’un soir. On s’en souvient, l’équipe comorienne avait été contrainte d’aligner un joueur de champ dans les buts après que tous leurs portiers aient été déclarés contaminés par la COVID-19. N’ayant pas le bon flocage, ils avaient alors mis en collant au ruban adhésif un 3 sur le 16 habituel d’Alhadur. Une situation cocasse qui vaudra aux Comores une amende de 4 500 euros. S’ensuivront deux autres amendes pour non-respect des procédures COVID-19 et pour avoir accusé un retard sur le terrain.
Pour clore la marche des sanctions de groupe, la fédération égyptienne de football sera épinglée par la CAF le 30 janvier dernier lors des quarts de finale opposant le Maroc à l’Égypte. Une bagarre générale impliquant joueurs et sélectionneurs de ces deux équipes avait éclaté au cours de cette rencontre. Résultat des courses, une amende de 5 000 dollars infligée à la fédération égyptienne.
Joint par 7Info, Moïse N’guessan, un journaliste sportif au quotidien ivoirien ‘’L’Expression’’ estime que ces sanctions sont méritées. « Je trouve que c’est tout à fait normal. Pour une compétition de ce type, il faut savoir se comporter et c’est normal qu’on sanctionne pour donner l’exemple afin d’éviter que d’autres sélections fassent les mêmes erreurs. Il faut que chacun sache que c’est une compétition qui a ses règles et ses exigences », commente-t-il.
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Les sanctions individuelles
La CAF n’a pas uniquement les sélections nationales et les fédérations dans son viseur. Le 12 janvier 2022 au cours du match Mali-Tunisie, le joueur malien Bilal Touré se verra attribuer un carton rouge, le privant ainsi de participer à deux rencontres. Du côté ghanéen, le joueur Benjamin Tetteh avait été suspendu à l’issue de la confrontation Ghana-Gabon pour trois matchs. Il avait agressé un joueur de l’équipe adverse.
Sur le cas tunisien, le jury disciplinaire de la CAF s’est également prononcé. La fédération tunisienne a écopé de deux amendes respectives de 5 000 euros. L’une pour l’entrée sur l’aire de jeu de son sélectionneur Mondher Kbaier sans l’autorisation de l’arbitre, l’autre pour utilisation d’un langage vulgaire du gardien Farouk Ben Mustapha vis-à-vis de l’arbitre lors du match Tunisie-Gambie.
Même son de cloche chez les Sénégalais et les Équato-Guinéens. Lors de leur confrontation comptant pour les quarts de finale de la CAN, quatre joueurs des deux équipes seront rappelés à l’ordre pour comportements ‘’regrettables’’ en fin de match. Tandis que du côté de la Guinée Équatoriale, la note sera plus salée avec la suspension de son défenseur Esteban Orosco pour deux matches de la CAF et 5 000 dollars d’amende pour l’équipe nationale.
Une autre faute sanctionnée par la CAF, c’est la bagarre survenue au cours de la demi-finale entre les Pharaons d’Égypte et les Lions de l’Atlas du Maroc. L’altercation a été sanctionnée par la suspension de plusieurs joueurs et encadreurs égyptiens et marocains. En sus, l’Égypte écopera d’une amende de 100 000 dollars, dont 50 000, avec sursis pour avoir manqué de donner une conférence de presse d’avant-match le 29 janvier 2022.
Ces sanctions auraient-elles entaché la compétition ? De l’avis du journaliste sportif ivoirien, de façon générale, ce n’est pas le cas vu les efforts du Cameroun pour l’organisation de cette CAN. Néanmoins, il y a toujours des imperfections dans les œuvres humaines, dit-il.
« Dans l’ensemble, la CAN 2021 a été bien, mais elle aurait été plus intéressante si certaines sanctions avaient été prises pendant le jeu. Parce qu’après les gens ont eu l’impression que le pays organisateur a été un peu favorisé. Hormis cela, en termes de chaleur, j’estime que cette CAN tient ses promesses. Elle a été une belle réussite, nous avons vécu au rythme de cette belle ambiance et nous avons vraiment senti que nous étions en terre de football », analyse Moïse N’guessan.