Au lendemain de la réunion des dirigeants des pays membres de l’AES qui ont réaffirmé leur souhait de se retirer de la CEDEAO, les chefs d’État et de gouvernement ont réagi. Le bloc sous-régional dit avoir pris acte de cette décision.
Plus de liberté de circulation des biens et des personnes, ni de faciliter dans les échanges économiques. C’est ce à quoi pourrait aboutir la situation qui prévaut entre la CEDEAO et les pays de l’AES.
Le vendredi 13 décembre, en conclave à Niamey, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont réaffirmé la volonté de leur pays de se retirer de la CEDEAO.
Une position à laquelle a régi la CEDEAO. Réunis à Abuja au Nigeria le dimanche 15 décembre 2024, les chefs d’État et de gouvernement du bloc sous-régional ont acté le souhait de l’AES.
Dans une demande courant janvier 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, dirigés par des gouvernements issus de coup d’État, ont formulé leur décision de sortir de la CEDEAO.
Conformément aux textes de l’organisation sous-régionale, ces pays membres de l’AES avaient jusqu’à janvier 2025 pour revoir leur position.
Mais le divorce est-il consommé entre entre les pays membres de l’AES et ceux de la CEDEAO ?
De l’avis d’observateurs, tout va dépendre de l’évolution des relations.
Théodore Sinzé est un journaliste ivoirien. Il est de cet avis.
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» Il y a beaucoup plus d’émotions que de divorce réel. Dans son communiqué au nom de l’AES, le ministre des Affaires étrangères du Mali indique que les relations qui ont toujours existé au niveau de la CEDEAO notamment la libre circulation des personnes, sont maintenues. C’est un grand pas.
La Côte d’Ivoire également a fait une déclaration pour dire que les pays aujourd’hui dans l’AES demeurent des frères.
Tout cela constitue des indices. De façon individuelle je pense que les pays vont nouer des relations pour ne pas que les relations sociales ou commerciales avec les pays de l’AES ne soient bouleverser », analyse t-il pour 7info.
En Côte d’Ivoire jusqu’au début des années 2000, les non nationaux étaient contraints de payer une carte de séjour.
La mesure a par la suite été supprimée début des années 2000. Elle a laissé place à une autre qui donne uniquement aux ressortissants CEDEAO la latitude de circuler librement d’un membre à un autre.
Avec la crise entre l’organisation sous-régionale et l’AES, va-t-on assister à un retour de la carte de séjour ?
« Tout est fonction de l’évolution des relations. En même temps que la Côte d’Ivoire pour ne prendre que cet exemple, exigeait aux pays hors CEDEAO de payer 300 000 FCFA pour les titres de séjour, il y avait un arrangement avec les français pour payer la moitié qui est de 150 000 FCFA.
Cela veut dire que tout se règle selon les intérêts des pays. On ne peut d’ores et déjà dire que les ressortissants des pays de l’AES vont en souffrir gravement.
Tout dépendra de l’évolution des relations. Imposer une carte de séjour ou non, relève des prérogatives souveraines des Etats.
Ceci pour dire que pour ce qui est de la Côte d’Ivoire, on peut décider que compte tenu du fait que des ressortissants des pays de l’AES sont nombreux ici, qu’ils ne paient pas de carte de séjour et qu’ils continuent d’être traités comme des ressortissants de la CEDEAO.
Mais encore une fois, tout dépendra de l’évolution des relations », fait le journaliste ivoirien.
Richard Yasseu