Le projet de la monnaie unique, ECO, des quinze pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont la mise en place est prévue pour le 1er juillet risque de provoquer des frictions au sein de l’organisation sous-régionale.
Sur son compte Twitter, le chef de l’Etat nigérian, Muhammadu Buhari a fustigé l’attitude des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui ont en commun le FCFA, de vouloir passer à l’ECO avant les autres membres de la CEDEAO.
« Cela me donne un sentiment de malaise que la zone UEMOA souhaite reprendre l’ECO en remplacement de son franc CFA avant les autres membres de la CEDEAO », a-t-signifié.
Le président de la République Fédérale du Nigeria dénonce sa mise à l’écart dans la prise de décision par ses pairs de l’UEMOA.
« Il est inquiétant qu’un peuple avec lequel nous souhaitons nous associer prenne des mesures importantes sans nous faire confiance pour la discussion. Nous devons procéder avec prudence et respecter le processus convenu pour atteindre notre objectif collectif tout en nous traitant les uns et les autres avec le plus grand respect. Sans cela, nos ambitions pour une union monétaire stratégique en tant que bloc de la CEDEAO pourraient très bien être sérieusement menacées », a-t-il prévenu.
Au mois de février dernier, le chef de l’exécutif du pays le plus peuplé d’Afrique avait formulé une demande pour une prolongation du délai pour le lancement de la monnaie ouest-africaine. Malheureusement, les pays de l’UEMOA dont le chef de fil est le président ivoirien Alassane Ouattara, n’ont apparemment pas approuvé le souhait du Nigeria.
Le malentendu se situe selon le président nigérian, sur la convergence, dont la plupart des Etats n’ont pas encore rempli toutes les conditions pour la mise en circulation de la nouvelle monnaie.
« La position du Nigéria sur l’ECO est que les critères de convergence n’ont pas été remplis par la majorité des pays », soutient-il.
En décembre 2019, en visite à Abidjan, le président français Emmanuel Macron avait annoncé la disparition du franc CFA, né en 1945. « C’est en entendant votre jeunesse que j’ai voulu cette réforme. Le Franc CFA cristallise de nombreuses critiques et de nombreux débats sur la France en Afrique. J’ai entendu les critiques, je vois votre jeunesse qui nous reproche de continuer une relation qu’elle juge postcoloniale. Donc rompons les amarres » avait recommandé Emmanuel Macron. Un acte jugé historique par les milieux français et africains.
Arnaud Houssou
7info.ci
