À moins d’une semaine de la présidentielle et des législatives du dimanche 27 décembre 2020, la République centrafricaine est en proie à des affrontements meurtriers. Une situation imputée à l’ex-putschiste, François Bozizé !
Dans un communiqué conjoint signé par la France, la Russie, les États-Unis, l’Union européenne, l’Union africaine et plusieurs autres partenaires, il est demandé au général Bozizé et les groupes armés de déposer « immédiatement les armes ».
Bien avant, c’est le président Faustin-Archange Touadéra qui a ouvertement accusé son rival de fomenter un coup d’État. « François Bozizé se trouve actuellement aux abords de la ville de Bossembele (à 150 km au nord-ouest de la capitale) dans l’intention manifeste de marcher avec ses hommes sur la ville de Bangui. Il s’agit manifestement d’une tentative de coup d’État », a-t-il déclaré le samedi 19 décembre au cours d’un meeting.
Dans le camp de l’ancien président, on nie toute implication du tombeur d’Ange-Félix Patassé dans les affrontements. « Nous démentons catégoriquement que Bozizé soit à l’origine de quoi que ce soit », a soutenu Christian Guenebem, porte-parole du parti de François Bozizé.
Exclu de la présidentielle du dimanche 27 décembre 2020, pour « assassinats, arrestations, séquestrations, détentions arbitraires et tortures », l’ancien président a-t-il décidé de faire à nouveau tonner les armes pour rebattre les cartes ?
Cet officier général n’est pas inconnu sur la liste des militaires africains ayant accédé au pouvoir suite à des coups d’État. C’est en 1982 que le général Bozizé s’est révélé à la face du monde, suite à un putsch manqué contre le général André Kolingba. Après plusieurs années passées en exil, il rentrera au pays à la faveur du multipartisme. Battu à la présidentielle par Ange-Félix Patassé, il sera néanmoins nommé chef d’État-major des armées centrafricaines.
Limogé et rétrogradé au grade de caporal par le président Patassé, après un coup putsch manqué, le général Bozizé soutenu par le Tchad va s’emparer du pouvoir en 2003. Il sera chassé du palais de la Renaissance à son tour 10 ans plus tard par une rébellion dirigée par Michel Djotodia.
Après 7 ans d’exil, le 15 décembre, il regagnera la capitale, Bangui, ce malgré les sanctions onusiennes qui l’interdisent de voyager.
Arnaud Houssou
7info.ci