Partout, c’est la queue dans les « GAB ». Les Abidjanais retirent de l’argent dans les banques, à quelques heures du scrutin présidentiel du 31 octobre. Selon un responsable, cette affluence est inhabituelle.
« J’ai appris hier (NDLR Jeudi) que mon virement est passé et donc je suis venu retirer de l’argent pour des provisions à la maison. Nous connaissons tous, la situation du pays. À défaut de fuir, je dois au moins assurer la nourriture à la maison. Je ne le cache pas, nous avons peur », confie Noël Kouassi, qui fait le rang dans un guichet automatique dans la commune de Yopougon.
Même si la peur est généralisée, certaines personnes préfèrent relativiser en affichant leur sérénité. C’est le cas de Guillaume André, qui patiente devant un autre distributeur de billets à quelques mètres de là.
« De toutes les façons, j’ai l’habitude de faire un retrait chaque mois à cette même période. Événements ou non, mes habitudes ne changent pas. C’est vrai que tout peut dégénérer à tout moment, mais il faut garder la foi. Les violences survenues non loin de nous ici à la cité caféier ne rassurent pas, mais on espère que tout rentrera dans l’ordre après le scrutin » a-t-il réagi optimiste.
Les grandes surfaces ne désemplissent pas. Plusieurs témoins affirment qu’elles n’ont pu faire leurs provisions à cause de l’affluence, mais aussi du manque de certaines denrées. Il y a de cela quelques jours, une responsable de banque affirmait que des clients effectuaient de gros retraits allant de 10 à 50 millions FCFA. Une situation inhabituelle depuis qu’elle y travaille.
« Cela fait deux semaines que nous sommes débordés. Les gens retirent de fortes sommes d’argent. Nous sommes obligés de plafonner les retraits sinon les comptes seront vidés. La plupart des clients affirment qu’ils partent en voyage avec leurs familles. Vivement que tout se passe bien« , a confié la Cheffe d’Agence à 7info.
L’élection présidentielle se déroule le 31 octobre 2020, soit dans moins de 24 h en Côte d’Ivoire. L’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, en exil, affirme toujours qu’il n’y aura pas d’élection ce jour-là.. Les Ivoiriens redoutent le pire.
Eric Coulibaly
7info.ci
