Ce lundi 26 novembre, à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), se tenait le premier Colloque annuel sur l’Intelligence Économique (IE). Thème au programme : l’IE et veille stratégique : vecteur de compétitivité et de développement économique.
Le but est, comme le rappelle le docteur Parfait Kouassi, premier vice-président de la CCI-CI, « d’apporter un appui aux entreprises, notamment les PME, pour leur permettre de mieux se développer ».
Selon Alain Juillet, président de l’Académie française de l’intelligence économique, « aujourd’hui deux informations sur dix que possède un homme ou une entreprise sont fausses ». Partant, comment est-il possible d’optimiser au maximum ses capacités, si on ne dispose pas d’informations fiables ? C’est donc dans ce monde où l’économie est globalisée, et les données sans cesse actualisées, que les entreprises doivent connaître et maîtriser leur environnement. L’IE devient alors une forme de gouvernance indispensable à la survie d’une entreprise. L’IE, c’est la maîtrise et la protection de l’information utile aux décideurs.
Alain Juillet, présent ce jour à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, livre sa science de l’entreprise en ce qui concerne la collecte d’informations et de renseignements, deux facteurs parmi les plus capitaux pour la bonne santé et le bon développement d’une structure.
« L’IE est maintenant nécessaire dans la compétition économique. Il s’agit de renseignement mais pas seulement. Ce dernier doit être efficace. Et pour être efficace il fait être factuel. Il faut donc regarder la vérité en face, et adapter les renseignements aux besoins. Il faut anticiper ce que sera le futur pour se positionner, s’adapter » entame-t-il.
Le renseignement est le moyen de se donner un avantage stratégique, économique, technique, industriel et commercial par la connaissance globale de l’adversaire, de son environnement et de sa manière d’agir. Pour la conquête d’une entreprise, le renseignement est capital tant il permet de comprendre et de facto, de bien agir. Il passe par trois phases : le stockage des données, le recueil des informations et enfin la diffusion. Pour une entreprise, recueillir les informations se fait à deux échelles : l’endogène (les documents internes, les fichiers, le personnel, l’expérience, les réseaux) et l’exogène (internet, les partenariats, les institutions, les experts, les concurrents).
Mais le véritable but d’une entreprise, c’est la protection de ses données. Alain Juillet insiste bien sur le fait que toutes les entreprises, quel que soit la taille, sont des victimes potentielles, des cibles. La sécurité est alors le deuxième volet de l’IE. La liste des risques est longue : incendie, intrusion, visites d’entreprises, salon professionnels, moyens de transports, hébergement… La protection des données est donc l’enjeu final de l’Intelligence Économique.
Dans les cinquante prochaines années, l’Intelligence économique jouera le rôle joué par le marketing lors des cinquante dernières pour se créer un avantage concurrentiel défendable et, surtout, durable. Il y aura encore plein de choses à découvrir sur le potentiel de cette discipline. Actuellement, des chercheurs travaillent sur des applications dans le juridique, d’autres sur l’intelligence sportive ou le tourisme. Toujours est-il que dans chaque cas la méthode est efficace et montre l’intérêt de sa pratique.
Victor Merat, stagiaire
Poleafrique.info